La France a été secouée. Tout le monde a été secoué. La marche de dimanche a été un formidable moment.
Beaucoup on affiché "Je suis Charlie". Moi aussi. D'autres ont refusé.
Si je l'ai affiché, c'est parce que je pense qu' on ne peut assassiner pour aucune raison. On n'est pas d'accord, on conteste, on se bat avec des mots, voire avec la justice, mais tuer lâchement non.
Je n'aimais pas Charlie Hebdo. Je ne le lisais même pas. Je trouvais même qu' il allait souvent trop loin dans ses caricatures. Et puis, surtout, à titre personnel, si je ne l'aimais pas, c'était aussi pour la position violemment anticorrida de ces dessinateurs. Ils ne nous ont pas ménagé, et on pouvait se sentir agressé.
Mais, comme on l'a souvent répété ces jours ci, c'étaient leur droit, et leurs armes c'étaient des crayons. Mais ce qu' ils dessinaient ne pouvait en aucun cas justifier ce geste horrible. Et c'est pour rendre hommage à la liberté de dire ce que l' on pense - c'était donc leur liberté -que moi aussi, j'étais Charlie, je suis Charlie.
D'autres qui ne les appréciaient pas plus ont préféré ne pas "être Charlie". Ce n'est pas pour cela qu' ils n'étaient pas scandalisés par ces meurtes de lâches. Je ne leur jette pas la pierre. Tout le monde pouvait réagir selon sa sensibilité : C'est ce qui est arrivé, et c'est aussi cela qui a provoqué des polémiques jusque dans les rangs des aficionados. Mais qui d'entre nous peut penser qu' ils n'étaient pas aussi horrifiés parce qui était arrivé.
Alors, pour ma part, loin de ces bisbilles de forme, je ne retiens que le fond, c'est à dire une France magnifique unie contre ces assassinats.
Je veux quand même relever la dérive de certaines associations anticorrida qui n'affichent sur leurs sites internet que les dessins anticorridas des dessinateurs assassinés. N'ont ils pas compris ue ce n'était pas la raison de ce drame, que les djadistes se moquent du sort des toros ? Peuvent ils s' imaginer que les aficionados, affamés de sang, disent ils, pourraient en arriver à de telles extrémités ? C'est vrai que, tels les intégristes, ils envoient des menaces de mort - j'en ai reçu plusieurs - à ceux qui défendent la corrida. J'espère que leurs paroles dépensent leurs pensées. Encore une fois, ils se trompent complètement de sujet.
Alors, aficionado, je continuerai à défendre la corrida, à ne pas aimer ceux qui l'attaquent avec violence. Mais tout cela est bien secondaire et loin des horreurs des derniers jours. Une France qui fait passer son unité sur les valeurs avant tout, c'est tellement plus beau !