Le FMC publie aujourd’hui la quatrième édition1 de son rapport sur les tendances observées chez les consommateurs de technologie, et leurs impacts sur l’industrie de la production et de la distribution de contenu.
Les utilisateurs concentrent leurs points d’accès au contenu
Avec la capacité d’attention réduite des utilisateurs, qui est passée de 12 secondes en 2000 à 8 secondes en 2013 selon le rapport, beaucoup d’internautes semblent perdre patience lorsqu’ils accèdent à du contenu en ligne.
Craignant d’être submergés par l’abondance des technologies, services et contenus médias qui augmentent plus rapidement que la consommation, les internautes limitent dorénavant leurs points d’accès. Ils manifestent également une certaine fatigue à l’égard de la quantité croissante de contenus non sollicités, trompeurs ou non pertinents que l’on retrouve désormais sur la Toile.
Si les moteurs de recherche ne sont pas encore prêts à disparaître, les réseaux sociaux sont en train de lentement les remplacer.
Le FMC croit ainsi que les internautes délaissent graduellement la recherche de contenu, préférant laisser à celui assez important ou populaire trouver le moyen de se rendre à eux. Si les moteurs de recherche ne sont pas encore prêts à disparaître, les réseaux sociaux sont en train de lentement les remplacer.
La visibilité, gérée par de bonnes pratiques de SEO, cède peu à peu sa place à une nouvelle caractéristique, la découvrabilité.
Essentiellement, les créateurs de contenus devront miser sur des campagnes bien ciblées afin d’attirer un important auditoire pour leurs émissions.
La consommation de contenu en ligne toujours en hausse
Dans son introduction, le rapport revient sur un fait qui a été constaté en août dernier : le nombre d’abonnés à une connexion Internet haute vitesse dépasse maintenant celui des abonnés à la télévision par câble aux États-Unis.
Cette même situation pourrait se reproduire bientôt au Canada selon les données du CRTC, même que les dépenses en publicité web au pays ont surpassé celles des campagnes télévisées traditionnelles. Cette tendance combinée à la popularité montante de Netflix a poussé les câblodistributeurs à proposer récemment des services de vidéo sur demande tels Club Illico chez Vidéotron et Shomi du côté de Rogers et Shaw.
Évidemment, devant ce point de bascule atteint par les consommateurs américains, difficile de ne pas parler de la neutralité du Net. Ce principe, qui garantit l’égalité de traitement de tous les flux de données sur Internet, a été sévèrement ébranlé ces derniers mois au sud de la frontière, notamment avec Netflix qui a déclaré avoir payé un supplément à Comcast afin de s’assurer que son contenu soit privilégié sur son réseau.
Au Canada, le FMC souligne que dans le cadre des récentes audiences publiques intitulées Parlons télé, «3 200 mémoires ont été déposés et 110 intervenants de l’industrie ont témoigné, soit l’une des plus importantes participations que le CRTC ait connues». Reste à voir maintenant ce que réserve le gouvernement à la neutralité du Net. Pour le moment, les services de télévision par contournement demeureront non réglementés au Canada, comme nous l’a si bien rappelé Netflix lors de son témoignage.
Enfin, concernant le phénomène du cord cutting au Canada, l’analyse du FMC au deuxième trimestre de 2014-15 indique que les entreprises de distribution de radiodiffusion ont perdu au total 0,6% de leurs abonnés, ce qui ne constitue pas une érosion majeure de la base des abonnés à ce type de service.
Le contenu généré par l’utilisateur se professionnalise
«L’écart entre le contenu amateur et le contenu professionnel se comble de jour en jour», mentionne le Fonds des médias du Canada.
Alors que l’on pouvait déjà retrouver du contenu indépendant de qualité sur YouTube et ses semblables, les chaînes les plus populaires du portail vidéo de Google ont vraiment haussé la barre selon le rapport, augmentant du même coup les attentes des utilisateurs. «L’écart entre le contenu amateur et le contenu professionnel se comble de jour en jour», mentionne-t-on.
Par conséquent, les personnes derrière ces chaînes se voient aujourd’hui attribuer le statut de superstars du Web. Le succès de Felix Arvid Ulf Kjellberg, alias PewDiePie, vient corroborer ce fait incontesté. Le FMC rappelle que le Suédois, qui compte maintenant plus de 33 millions d’abonnés à sa chaîne, a empoché 4 millions de dollars US en 2013.
L’an dernier a également marqué la montée d’une autre tendance, le visionnement de jeux en ligne et l’émergence des sports électroniques. Alors que l’on avait déjà constaté en 2013 que les internautes passaient 2 fois plus de temps à regarder du contenu traitant de jeux vidéo sur YouTube, l’acquisition par Amazon de Twitch – la populaire plateforme de diffusion en direct dédiée aux jeux vidéo – témoigne de cet engouement.
Pour en savoir plus
Bien sûr, il est difficile de résumer adéquatement tout ce que contient ce rapport. Pour en savoir davantage sur les tendances observées par le Fonds de médias du Canada, nous vous invitons à consulter son fascicule Rapport sur les tendances 2015 : le défi du grand flou.
- À noter que bien que le rapport de l’an dernier était le deuxième du genre a être produit par le Fonds des médias du Canada, un troisième rapport a été publié cet été.