Titre original : The Woman in Black : Angel of Death
Note:
Origine : Angleterre
Réalisateur : Tom Harper
Distribution : Phoebe Fox, Jeremy Irvine, Helen McCrory, Adrian Rawlins, Leanne Best, Oaklee Pendergast…
Genre : Horreur/Épouvante/Suite/Adaptation
Date de sortie : 14 janvier 2014
Le Pitch :
En 1941, en Angleterre, alors que la Seconde Guerre mondiale fait rage, huit écoliers sont emmenés loin de Londres, par leur directrice accompagnée d’une enseignante, afin d’échapper aux bombardements. Ils arrivent à Crythin Gifford, un petit village abandonné et posent leurs valises dans une vaste bâtisse coupée du monde. Leur présence ne tarde par à réveiller la Dame en Noir, qui veille sur la demeure depuis plusieurs décennies…
La Critique :
Le grand succès commercial de La Dame en Noir premier du nom appelait forcément une suite. C’est la règle. Et quand il s’agit d’offrir un second volet à une franche réussite, c’est à priori une bonne chose. Pour autant, difficile de passer après le long-métrage de James Watkins, tant celui-ci était parvenu à ranimer en grande partie, une épouvante old school grandement représentative de l’état d’esprit de la Hammer, le légendaire studio alors récemment ressuscité pour le plus grand plaisir des amateurs d’horreur les plus nostalgiques.
Effrayant, graphiquement superbe, porté par la présence magnétique d’un Daniel Radcliffe en pleine conquête d’un nouveau public après la fin de Harry Potter, La Dame en Noir demeure à ce jour l’une des plus belles réussites récentes du cinéma d’épouvante.
Une réussite imputable à une réalisation soignée et à une ambiance palpable, sans oublier un refus relatif d’avoir recours à ces fameux artifices opportunistes qui gangrènent la plupart des productions modernes du genre. Dans ces conditions, pas facile pour Tom Harper de prendre le relais. Surtout sans aucun des comédiens du premier volet et à partir d’une histoire sans lien particulier avec celui-ci, si ce n’est la présence à nouveau (on s’en doute) de la fameuse dame en noir et de cette baraque flippante.
D’emblée, avec la Seconde Guerre mondiale en toile de fond et ces enfants perdus dans les horreurs d’un conflit particulièrement meurtrier, La Dame en Noir 2 évoque les plus belles heures du cinéma ibérique et mexicain. Ainsi, on pense au Labyrinthe de Pan pour ce qui est du contexte, mais surtout à L’Orphelinat ou encore à l’excellent Fragile, tout en se souvenant -en sortant du cinéma espagnol- du très bon La Maison des Ombres, de Nick Murphy, dans lequel Rebecca Hall enquêtait sur la présence d’un esprit maléfique dans un pensionnat.
De nobles références qui pèsent lourdement, et ce dès les premières minutes, sur La Dame en Noir 2. Et si il semble évident que ce dernier ne fera jamais ne serait-ce qu’aussi bien que son prédécesseur, il est tout aussi évident de constater qu’il souffre de la comparaison avec tous les films vers lesquels il lorgne en permanence sans même essayer de s’en cacher.
Se déroulant une quarantaine d’années après le premier épisode, le film de Tom Harper peut s’entrevoir comme un métrage à part entière en cela qu’il ne fait pas directement suite à l’œuvre de Watkins. On suit des enfants et deux enseignantes, confrontés à un fantôme revanchard, dont les motivations apparaissent ici de plus en plus nébuleuses.
Refusant, pour une raison qui nous échappe, de répondre par l’affirmative à la règle qui veut qu’une suite en fasse plus, La Dame en Noir 2 en fait moins et joue à fond les ballons sur la suggestion (ce qui en soi, n’est pas une mauvaise chose). On ne voit que très peu la fameuse dame et tout se résume finalement à des gimmicks usés jusqu’à la corde, comme des apparitions furtives, des mouvements en arrière- plan et des effets sonores stridents, juste là pour faire monter, sans succès, une pression bien faiblarde. Jamais surprenant, toujours prévisible, rarement spectaculaire et efficace, le film se repose sur les lauriers du premier volet sans jamais réussir à en renouveler la superbe.
Néanmoins, il faut reconnaître à cette Dame une certaine élégance. Les décors ont de la gueule, qu’il s’agisse de cette grande maison toujours aussi impressionnante, de ces marais inquiétants ou encore de la reconstitution furtive du Londres des années 40.
Du côté des acteurs, la jeune Phoebe Fox, vue notamment dans la série Black Mirror, fait de son mieux pour traduire une angoisse que le script paresseux l’empêche de communiquer correctement, et Jeremy Irvine, le héros du Cheval de Guerre de Spielberg, brille par une absence assez manifeste d’épaisseur, réduit qu’il est à une somme de clichés plus gênants qu’autre chose.
Assez classieux mais réalisé en pilotage automatique, La Dame en Noir 2 ne fait preuve d’aucune inventivité ni d’audace particulière. On imagine que c’est le succès du premier qui a encouragé la sortie en salle de ce dernier, mais force est de reconnaître qu’il aurait davantage sa place dans les bacs DVD.
@ Gilles Rolland
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