Royan: pour avoir le TGV, il va falloir bataille
Publié le 14 janvier 2015 par Blanchemanche
#TGV #RFF #Royan
La direction régionale de la SNCF a fait savoir qu’aucune décision n’avait été prise quant à la création d’une desserte vers Royan. Dominique Bussereau, lui, se veut rassurant.
L’arrivée d’un TGV à Royan n’est pas encore assurée. La SNCF reste prudente sur le sujet dans un contexte financier difficile© PHOTO T.K.
Publié le 14/01/2015
par Stéphane DurandUn constat doit tout d'abord être fait. Royan demeure aujourd'hui la seule station balnéaire de la façade atlantique à ne pas être desservie par le TGV. Un handicap qui représente un frein à son développement. Raison pour laquelle la réunion du 26 novembre 2012, au château natal de François-Ier, à Cognac, entre les élus de Charente et de Charente-Maritime, a fait naître l'espoir.Ce rendez-vous hautement symbolique avait pour nature un projet on ne peut plus concret : l'électrification des voies permettant d'amener un à deux TGV par jour, selon la saison, en gare de Royan, sans rupture de charge depuis Paris via Angoulême.
2020 ou 2021 plutôt que 2017
Une unanimité qui s'est concrétisée dans le contrat de plan État-Région 2014-2020. L'électrification de la ligne Angoulême-Saintes-Royan y est présente pour une enveloppe d'environ 140 millions d'euros. On ne parle plus d'une possible arrivée du TGV à Royan pour 2017 mais plutôt pour 2020 ou 2021. Sauf que la SNCF n'a toujours pas promis cette desserte.À la direction régionale de Bordeaux, contactée par «
Sud Ouest », on se veut prudent. « Les dessertes de la LGV (ligne à grande vitesse) restent un sujet sensible et compliqué, explique Jeanne Nassiet, la directrice de communication de la Direction régionale Aquitaine Poitou-Charentes SNCF. Pour l'instant, je ne peux pas dire s'il y aura bien une desserte vers Royan. C'est ni oui, ni non. Beaucoup de paramètres sont à étudier. C'est en discussion. »Jean-François Macaire, le président de la Région, a récemment exprimé ses craintes sur la quantité de dessertes proposées par la SNCF, une fois la LGV mise en service. Dans un entretien accordé à nos confrères de la Charente-Libre en décembre dernier, il indiquait que le problème venait du prix au kilomètre que la SNCF devait payer à RFF (Réseau ferré de France) pour utiliser le réseau.« Il faut aller vite. La SNCF voudrait une première base d'accord en avril 2015. Je veux que soit nommé un médiateur », avait répondu l'élu. Pour le président du Conseil général Dominique Bussereau, la chose est pourtant entendue. « Ce n'est pas à Bordeaux mais au niveau de la Direction grandes lignes à Paris que ça va se décider. La SNCF fait toujours le coup. Elle sera obligée d'organiser une desserte TGV vers Royan », insiste t-il.
Un planning compliqué
Même si ce n'est pas rentable ? « On va se battre. La SNCF pourra demander des participations aux collectivités… » Il faut dire que ce serait ballot de dépenser 140 millions d'euros pour rien. Ce projet d'électrification est l'un des plus gros chantiers du contrat de plan Etat-Région. Un autre élément du dossier est à prendre en considération. Avant l'électrification, il faut que Réseau ferré de France entame des travaux de modernisation de la ligne Saintes-Royan pour un coût de 30 millions d'euros. Un projet également présent dans le contrat de plan 2014-2020. Seulement, ces travaux n'ont pas encore été programmés.Il reste aussi à automatiser la signalisation entre Angoulême et Saintes. Une tâche qui a pris du retard. « Rien ne s'oppose au passage du TGV sur une ligne à automatisation manuelle, mais ce chantier va permettre de faire circuler un peu plus de trains avec un petit gain de temps. On est en train d'étudier sa planification dans un contexte tendu sur le réseau ferré en raison des importants travaux sur la LGV », confie Alain Autruffe, le directeur régional de RFF.Autrement dit, les bras manquent. « Toutes nos équipes sont pour l'instant mobilisées ailleurs », confirme t-il. Détail important, lorsque les travaux de modernisation du tronçon Saintes-Royan débuteront, les usagers devront pendant quelques mois faire le trajet par la route, avec probablement des mises à disposition de bus.C'est également RFF qui sera en charge de l'électrification. « Un très gros chantier », prévient Alain Autruffe. Nous n'en sommes pas encore là…
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