Quotidiennement, les cartes de crédit sont utilisées. Pour avancer un fonds, louer une voiture, payer par Internet… Son usage est aussi multiple qu’indispensable. Mais pour y avoir accès, pas de solution miracle: il faut gagner la confiance du banquier.
Prépayée
Pour offrir un service similaire au client, la solution de facilité de la banque est la carte de crédit prépayée. En pratique, elle porte mal son nom de carte de crédit, car le client verse ses propres fonds, et il ne s’agit en aucun cas d’une avance de la banque.
Mais attention, si cette solution est la plus simple pour la banque, Philippe Viel, d’Union des consommateurs, met en garde les clients. Les frais inhérents à ces cartes sont extrêmement élevés, parfois jusqu’à 60$ de frais d’activation. Mais l’avantage est qu’elles permettent au banquier d’évaluer son client, pour ensuite lui proposer d’autres options.
Avant de s’engager dans une carte prépayée, Sophie Sylvain, planificatrice financière et gestion du patrimoine au Mouvement Desjardins, rappelle que ces cartes ne servent pas à bâtir un dossier de crédit.
Lorsque les fonds sont épuisés, il faut les recharger, et elles ne se transforment pas en carte de crédit.
Si vous recherchez un mode de paiement via Internet, Philippe Viel conseille vivement de choisir un service en ligne tel que Paypal, qui est généralement sans frais pour l’utilisateur.
Bâtir son crédit
Les étudiants ont un meilleur accès aux cartes de crédit, car ce sont de futurs travailleurs. Mais qu’en est-il des nouveaux immigrants ou d’une personne sortant de prison? À 30, 40 ou 50 ans, difficile de représenter l’icône de l’employé qui gravira les échelons et fera fortune.
Pour prouver sa stabilité au banquier, Roger Lafrance de l’ACEF Montérégie-Est conseille de débuter avec un petit crédit de 300 ou 500$. Une somme risible pour une banque, mais capitale pour un individu sans dossier de crédit. Le montant n’est pas l’important, c’est une occasion de prouver sa fiabilité à la banque, tout en pouvant régler par Internet.
Cartes de magasins
Dans un dossier de crédit, beaucoup de factures ont leur importance. Le paiement du téléphone, du loyer… et les cartes de crédit des magasins. Et ces dernières peuvent vous aider à bâtir votre dossier.
D’après Martine Marleau, consultante budgétaire à l’ACEF de l’Est de Montréal, les cartes de crédit qui ne sont pas d’institutions bancaires peuvent être un outil. Les magasins sont moins regardants et ces cartes sont plus accessibles. Mais là encore, attention aux pièges: les taux sont extrêmement élevés. «Il faut faire attention à son utilisation et bien la payer chaque mois», conclut-elle. Car, autant ces cartes peuvent vous aider à bâtir un dossier, autant elles peuvent vous pénaliser dès sa création en cas de mauvaises utilisations.
Simone Bilodeau, de l’ACEF Rive Sud de Québec, conseille de ne pas les multiplier. Il faut connaître sa capacité à rembourser, base d’une saine gestion budgétaire.
Patience et rigueur
Il n’existe pas de solution miracle pour bâtir un dossier de crédit. Le temps et la rigueur sont les seuls maîtres mots. Il faut être prêt à débuter avec de petits crédits pour prouver sa fiabilité. Point positif, les professionnels consultés ont reconnu qu’une fois cette confiance acquise, «cela peut aller très vite.»
En attendant, il faut prendre son temps et passer au travers de ces mois ou années pour se bâtir un bon dossier. Il est difficile de donner une durée pour avoir la confiance de la banque, chaque histoire étant unique. Mais d’après nos observateurs, on parle davantage de 1 ou 2 ans en l’absence de dossier.
Autre point important pour apaiser la banque: faire un budget et épargner. Comme l’explique Simone Bilodeau, même sans dossier de crédit, une épargne peut donner confiance à la banque, «mais cela ne fonctionne que pour l’institution financière où sont les fonds», précise-t-elle.
Le Mouvement Desjardins acquiesce: il est conseillé d’épargner, même des petites sommes, mais régulièrement.
Fonctionnement du dossier de crédit
Les dossiers de crédit sont tenus par 2 agences: Equifax et TransUnion. Chaque dossier a une notation composée de lettre (indiquant le type de crédit), suivie d’un chiffre de 0 à 9. Un bon payeur obtenant 1 et un mauvais 9.
Ces sociétés évaluent votre dossier en fonction du nombre de comptes, de leur solde, des paiements… Très important, chaque consultation du dossier (excepté la vôtre) diminue sa notation. Chaque événement qui influe sur votre cote apparaît sur le dossier pendant 6 ans.
En théorie, pour consulter un dossier, les prêteurs doivent demander l’autorisation au titulaire, qu’il est en droit de refuser. Mais ce refus risque fortement de porter atteinte à la demande.
Roger LaFrance de l’ACEF Montérégie-Est note toutefois des abus de la part de prêteurs qui consulteraient des dossiers sans autorisation. Un acte qui en diminue la cote.
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