Harkis restés en Algérie

Publié le 13 janvier 2015 par Amroune Layachi

Harkis restés en Algérie

Ils sont restés parfois de gré : ils pensaient que le FLN ne leur reprocherait pas d’être devenus Harkis pour défendre leur famille contre son terrorisme ou que les accords d’Evian seraient respectés.

Ils sont souvent restés de force : le Général De Gaulle ne souhaitait pas rapatrier les supplétifs après le cessez le feu ne les considérant pas réellement Français à part entière, les livrant ainsi désarmés aux exactions et massacres du FLN. « La France n’a pas su sauver ses enfants » reconnaîtra officiellement le Président de la République française Jacques Chirac le 25 septembre 2001.

Plus de 40 ans après, chaque semaine, par la poste ou surtout via Internet nous parviennent de la part des enfants des messages, des cris à faire hurler de colère, à faire mourir de honte. Des mails comme des bouteilles jetées à la mer, vers l’autre rive, vers un fol espoir : quitter l’Algérie qui ne veut pas d’eux, fuir ce régime qui les condamne à la famine, partir loin de ce pays qui les humilie. Car la vie d’un enfant d’ancien harki en Algérie est loin d’être un long fleuve tranquille ! D’abord les insultes à l’école. Plus tard, l’exclusion de certaines responsabilités et des fonctions électives.

Tous nous demandent de ne pas les oublier. De rappeler aux gouvernants algériens, pourquoi leurs pères sont devenus Harkis. Non par refus de l’évolution de l’Algérie ou de son indépendance, mais par refus de la voie imposée par le FLN : un terrorisme aveugle. Ils nous demandent aussi de réveiller la conscience des gouvernants français. Quelles que furent leurs motivations profondes - et elles furent diverses - les supplétifs ont rempli leur part du contrat. Pas la France ! Ils se sont battus avec loyauté. Elle les a abandonnés. Sacrifiés. Comme du matériel devenu inutile.

http://www.harkis.com/article.php3?id_article=16