Il y a quelques jours, nous nous souhaitions la bonne année, la plus heureuse et paisible possible, et en quelques heures, tous ces voeux ont été pulvérisés...
Voilà quelques jours que je réfléchis à la manière d'apporter ma pierre à cette actualité douloureuse et bouleversante, qui secoue nos émotions. J'aime confronter ma pratique aux événements, et j'ai par le passé modestement commenté l'engouement autour d'Intouchables ou l'indignation partagée avec le livre de Stéphane Hessel. Nous avons sans doute vécu ces derniers jours l'acmé de la violence, le summum de l'information déversée à tout va, l'escalade dans les images plus choquantes les unes que les autres, la sidération dans les témoignages...
Mais je dois avouer que dans cette période les mots me semblent vains - aussi usés qu'inutiles.
Que dire face à la peur, la révolte, l'innommable ? Faut-il chanter avec ceux qui s'enthousiasment ou hurler avec ceux qui crient au complot ? Que faire ? Que proposer ?
Je repense intensément au titre d'un chapitre de mon dernier livre, qui me donne -s'il en fallait- encore plus l'envie de ralentir...Face à l'agitation, ralentir pour mieux repartir. J'ai besoin de me donner ce temps de pause, de réflexion, de descente au plus profond de moi-même pour interroger mes réticences, mes peurs, mes espoirs... De laisser les mots et les images retomber. Non pas pour oublier, mais pour digérer et me laisser le temps de comprendre et d'intégrer. J'ai juste une envie de silence.