C’est la seconde exposition personnelle de Corinne Mariaud à la galerie Annie Gabrielli.
I try so hard se situe dans la continuité de ses précédentes séries. Le travail de Corinne Mariaud repose sur une dénonciation de différentes formes d’oppression sociale, face aux stéréotypes concernant le féminin et le masculin, face à une contrainte et un abus de pouvoir. Elle interroge l’apparence et les formes imposées par la société dans un monde uniformisé. Mais davantage encore qu’une réflexion critique ou qu’une dénonciation féministe, son travail est une quête absolue d’identité qui se dessine à partir de ses propres observations.
Dans I try so hard, elle explore le sourire, celui qui peut exprimer la sympathie, le plaisir ou celui qui peut exprimer la gêne voire la peur. Chaque Smile est l’image d’une femme exagérément stéréotypée, une image d’apparence facile à situer au premier abord mais qui joue sur des ambiguïtés qui nous laissent glisser vers une sensation d’étrangeté et d’inconfort. Les images sont belles… comme une menace.
Corinne Mariaud réussi à capturer l’insaisissable, elle interroge le spectateur lorsque le sourire devient contrainte quand il dure dans le temps, lorsqu’il se répète à l’infini. Il se dégage des moments de tension, comme des arrêts sur image, que l’on perçoit comme un cri.
L’exposition regroupe photographies et vidéos.
Corinne Mariaud a filmé en plan fixe des mannequins qui sourient pendant une à deux minutes. Cette durée, qui se rapproche de la performance, est accentuée par le silence et par la participation de l’artiste à la souffrance des modèles. Le sourire se sclérose et devient vide de sens.
Dans ses photographies, présentées en tirages simples ou en caissons lumineux, le sourire s’étire et se fige comme un masque.
Smile : un sourire comme on l’attend d’elle, un sourire discret, un sourire de convenance, un sourire qu’elle va pousser à l’extrême, jusqu’à l’épuisement. Elle le fera … c’est ce que l’on attend d’elle, mais comme un hurlement, un cri silencieux, comme un visage désaccordé… Et vous le sentirez grincer, beau comme une menace.