Des chercheurs lituaniens ont essayé de comprendre ce qui faisait le succès ou non des entreprises innovantes. Les facteurs de réussite ne sont pas véritablement ceux que l’on attendrait.
C’est ce qu’on serait amené à penser naturellement : le succès ou non d’une start-up tient principalement au caractère original de son idée de départ. Pour Whatsapp, cela a été les messages instantanés gratuits, pour Airbnb l’économie collaborative appliquée à l'hébergement et l’on pourrait citer des dizaines d’exemples du même acabit. Mais cette idée de départ est-elle véritablement la clé du succès ? Selon les recherches de la Kaunas University of Technology en Lituanie, ce serait loin d’être le seul facteur. Menée par le professeur Asta Pundzienė, l’étude a passé en revue plus de 450 entreprises, innovantes ou non. Le but de l’équipe de chercheurs lituaniens : comprendre quelles sont les aspects clés du succès de l’innovation. Et les résultats montrent que l'originalité de l’idée de départ est bien loin d’être l’unique facteur en jeu. À tel point que certains se sont amusés à lister les startups qui ont échoué en 2014 malgré leur point de départ plutôt original.
L’originalité comme facteur secondaire
Les chercheurs pointent ainsi à quel point de nombreux autres facteurs entrent en ligne de compte pour assurer le succès d’une jeune entreprise innovante. En fait, leur étude tend à montrer comment les connexions à la fois locales et internationales sont bien souvent délaissées par les start-ups. Dans le panel d’entreprises étudiées, celles qui réussisent le mieux sont celles qui ne négligent ni les collaborations avec des institutions et entreprises dans le monde ni les communautés locales. Ce double aspect est, selon Asta Pundzienė, une des principales clés du succès. Elle souligne également l’importance du travail d’équipe et de l’implication personnelle des employés : “Dans ces entreprises [à succès] l’initiative vient des employés et non de plus haut.” explique la chercheuse.
Gare aux risques!
Autre recommandation importante de l’étude : les entreprises doivent massivement investir dans la prévention des risques avant de se lancer dans une idée innovante. Car pour Asta Pundzienė, plus une idée est originale, plus elle aurait de valeur ajoutée mais également de risques. Si l’on en croit les chercheurs lituaniens, les entreprises qui tentent plusieurs idées à la suite sans prendre véritablement le temps d’évaluer les risques sont celles qui échouent le plus. Ils font donc ressortir l’importance, pour les jeunes entreprises, de prendre le temps de chercher de nouvelles idées et surtout d’en apprécier les risques et les débouchés avant de se lancer. Cela confirmerait ainsi une tendance déjà constatée dans le marketing : évaluer les risques devient la préoccupation principale de la majorité des entrepreneurs comme des marketeurs.