Ce qui vient de m’arriver m’a touché. J’en étais à mon quinzième kilomètre de vélo, au milieu de la journée à Shanghai, entre deux rendez-vous. Je longeais la rivière Suzhou, au nord du parc de Zhong Shan, sur la Wanhangdulu.
Je m’arrête à un feu rouge, me retourne et je vois un vélo qui vient vers moi, de loin derrière, en brandissant quelquechose dans sa main. Je l’attends ; il se rapproche et me tend mon portefeuille, tout essoufflé. Il était tombé de ma poche ; il y a longtemps m’a dit ce monsieur.
Un monsieur tout à fait banal, avec une bonne tête, sur un vieux vélo pourri comme le mien. Dans mon portefeuille il y avait 1600 RMB (soit 200 euros ou un bon morceau de salaire mensuel pour nombre de shanghaiens) et 5 cartes de crédit. Intacts. J’ai voulu donner un billet à ce monsieur qui a catégoriquement refusé et est reparti ; encore essoufflé, vers les quartiers nords de la ville; plutôt populaires.
Le temps que je sorte mon appareil de photo ; il était déjà loin , un petit point. Je l’ai revu ensuite au pont suivant en train de traverser la rivière.
Sur le dos de son blouson était écrit Harley Davidson, mais d’une manière très légère. On n’arrivait presque pas à lire.
Merci monsieur
Merci, je suis touché
Merci
多谢