Mais il arrive parfois que je déroge à mes principes, et c'est ainsi que lorsque j'ai vu que ma chère blogueuse Potzina que je suis depuis le tout début que jai mis les pieds sur la blogosphère mettait un place un ciné club inspiré des challenges littéraires qui se multiplient à foison sur la toile, je n'ai pas hésité un instant à la rejoindre d'autant plus que le principe me plaisait d'une part car le principe même d'un ciné club ne peut que me toucher et d'autre part car pas de film imposé, mais simplement un genre, et là, normalement on devrait tous pouvoir trouver chaussure à son pied, puisque tout le monde est libre de chroniquer le film qui vous plaît, film récent, un classique, un coup de cœur ou même un coup de griffe (tiens, ca me fait rappeller que ca fait longtemps que je n'en fais plus de coups de griffe, faut croire que je me ramollis un peu avec le temps) .
Pour cette première édition, miss Potz a choisi un genre fédérateur ( ouf on échappe pour ce coup ci au film de guerre ou film de SF), avec la comédie. Et alors qu'on aurait pu penser que je sélectionne une comédie française récente ( je parle beaucoup de films français et en très grande majorité de films actuellement en salles), je fais un petit contre pied avec un classique de la comédie...anglaise tourné il y a...50 ans!!
En effet, j'ai envie de vous parler de "A hard day’s night," réalisé par Richard Lester en 1964 , une comédie musicale anglaise qu'on a souvent tendance à considérer comme le film qui a posé la première pierre de la Beatle mania, cette folie hystérique qui a jalonné la carrière du groupe certainement le plus connu du monde avec les Rolling Stones.
Ce film, qui a été ressorti en salles le mois dernier (et qu'on trouve dans une magnifique édition DVD et Blu ray chez Carlotta Films que j'ai eu l'occasion de tester) consacra en effet la réputation du groupe, et : les chansons du film connurent un immense succès (on se souvient que ce morceau donnant le titre au film est un des estraits du fameux morceau "RockCollection" de Lolo Voulzy, vous voyez que des que je peux parler d'artistes français, je ne rate pas une occas').
Je ne suis pas un grand fan des Beatles (à tout prendre, j'aurais tendance à être plus Stones que Beatles) et je n'avais jamais vu jusqu'à présent ce "A Hard day’s night", et j'avoue j'avais peur qu'il soit quand même énormément daté et qu'il serve surtout de clip promotionnel aux chansons d'un album du même titre sorti la même année, néanmoins le film tient parfaitement la route en offrant un mélange agréable de documentaire et fiction en alternant scènes de concert des Beatles et séquences résolument comiques.
Paul McCartney, John Lennon, George Harrison et Ringo Starr tiennent leur propre rôle( mais jouent parfaitement la comédie) et le scénario se résume certes à une succession de péripéties comiques accolées les unes aux autres, dans l’environnement du groupe, entre concerts, émissions télé et épisodes backstage, mais tout ceci est parfaitement construit, et surtout on y rit assez franchement grace à une bonne dose de non sens typiquement anglais, du notamment grâce au personnage complètement barré du grand-père de Paul.
Car Hard's Day Night est un film musical, mais il est avant tout une vraie farce qui tourne en dérisison la Beatlemania, dont les proportions de cette folie hystérique échappaient à tout contrôle. Cette fantaisie rythmée et nerveuse prone plus que tout l'irrévérence, et surtout son rejet des régles et des adultes pas assez funs (comme ces voyageurs du train largement largement pontifieux et agaçants).
Et au délà de cette insouciance assumée dans lequel les "4 garçons dans le vent" ( le titre français sous lequel on a longtemps connu le film) se jettent à coeur perdu, pleine de cette fougue inhérente à leur jeunesse de l'époque, on apprécie énormément la mise en valeur des titres des Beatles et comprend la réputation qu'a obtenu le réalisateur après le film, puisque Richard Lester est considéré depuis la sortie de ce film comme le père du vidéoclip (titre qui lui fut par ailleurs décerné par MTV). Mine de rien, sous ses dehors de farce debridée, le film arrive parfois à être un peu pls profond, et notamment sur la difficulté à être épanoui lorsque les contraintes liées à la célébrité sont trop nombreuses.
La ressortie de ce film sur les écrans et en DVD et Blu Ray est donc une belle opportunité pour les spectateurs d'aujourd'hui cette époque particulière à travers ce film, tourné au moment de l'apogée en 1964. Un beau portrait de la folie des années 60 mais également une brillante déclaration d’amour à la joie de vivre, la musique et bien sur à tous les fans du groupe, et ils sont nombreux, c'est peu de le dire tant le groupe est mythique.
"A Hard Day's Night" Official Trailer (2014) The Beatles, Musical HD
SUPPLÉMENTS (EN HD)
. « A HARD DAY’S NIGHT » PAR LES BEATLES (18 mn)
Interviewés durant la promotion du film, les Beatles donnent leurs impressions sur leur première expérience de tournage.
. LE MAKING-OF DE « A HARD DAY’S NIGHT » (62 mn)
Pour le 30e anniversaire de A Hard Day’s Night, plusieurs membres de l’équipe racontent l’aventure du film. Avec en exclusivité une performance inédite des Beatles !
. SOUVENIRS DE TOURNAGE (36 mn)
Ce documentaire tourné en 2002 revient sur l’histoire du film et son incroyable succès.
. LES BEATLES : DES DÉBUTS À « A HARD DAY’S NIGHT » (28 mn)
Retour sur la formidable ascension des Beatles, de 1958 à 1964, par Mark Lewisohn, historien spécialiste du groupe.
. ANATOMIE D’UN STYLE (17 mn)
Analyse du langage filmique de A Hard Day’s Night par Bobbie O’Steen, scénariste, et Suzana Peric, monteuse musicale.
. PICTUREWISE (27 mn)
Retour en images sur la carrière de Richard Lester avec un entretien audio du réalisateur enregistré en 2014.
Des bonus assez incroyable dans l'édition du Blu Ray proposée par Carlota, 18 minutes d’interview d’époque , deux documentaires de 62 et 36 minutes sur le film réalisés en 1994 et 2002 qui parviennent à se compléter en multipliant points de vue et approches, une discussion passionnante de 17 minutes sur le style du film et le montage de plusieurs séquences, une interview de 28min avec Mark Lewisohn, considéré comme le plus important biographe du groupe, sur les Beatles et leur relation au succès puis enfin un entretien de 27 min avec Richard Lester.