Deux grands courants religieux divisent l'Islam (un peu comme les Chrétiens entre catholiques, orthodoxes et protestants) : les sunnites et les chiites.
Le courant sunnite est majoritaire. la scission remonte à la mort de Mahomet, en 632 pour lui trouver un successeur et diriger les croyants :
- les futurs chiites désignent Ali, gendre et fils spirituel de Mahomet, au nom des liens du sang ;
- les futurs sunnites désignent Abou Bakr, un compagnon de toujours de Mahomet, au nom du retour aux traditions tribales.
La majorité soutient Abou Bakr, qui devient le premier calife (chef à la fois politique et religieux). Depuis, les sunnites ont toujours été majoritaires et représentent aujourd’hui environ 70 à
80 % des musulmans dans le monde. Les Français musulmans sont sunnites;
Les sunnites considèrent le Coran comme une œuvre divine :L'islam n'ordonne pas des imams comme on ordonne des prêtres ou des évêques dans le catholicisme. Il n'y a pas
d'organisation ni de structure qui décerne ce titre. En règle générale, c'est un groupe qui désigne, ou accepte, que l'un de ses membres assume cette charge. Sa seule prérogative est de diriger
la prière devant les fidèles et de dire à haute voix ce que les autres écouteront. Sa fonction est celle d'un directeur de prières qui peut être plus ou moins compétent.
Il existe des formations , comme à la mosquée de Paris, où l'on tient compte des données théologiques, de la pratique religieuse, mais où on dispense également des connaissances
relatives à la loi française, à la philosophie ou à la pédagogie.
Ainsi nous pouvons aussi avoir des imams autoproclamés qui estiment connaître suffisamment le Coran pour l'enseigner. les risques de voir se développer le fondamentalisme
résident en partie dans ce cas-ci.
Lisez ce que déclarait Dalil Boubakeur (recteur de la Grande Mosquée de Paris) , dans le journal Le Point , en mai 2010 : "J'ai été le premier à alerter sur le risque que
constituent ces imams autoproclamés, il y a une dizaine d'années. Il faudrait que chaque imam puisse produire un document, une preuve délivrée par un organisme de formation. Mais l'État, à qui
nous voulions demander un statut de l'imam, refuse de s'immiscer dans cette affaire. En France, du fait de la loi de 1905 (séparation des Églises et de l'État), ce n'est pas aux pouvoirs
publics de distribuer des cartes d'imam. Et c'est tout le problème. Nous, les associations, les mosquées, nous recommandons d'avoir recours à des imams sérieux, formés, contrôlés et également
payés. Car les imams autoproclamés sont comme les médecins de Molière : ils vont de ville en ville, de campagne en campagne, attendant des uns et des autres un soutien financier. À l'inverse,
quand une mosquée a son imam, celui-ci est identifié et identifiable et il y a une vraie notion de responsabilité."