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TABAC: Le métabolisme de la nicotine prédit la meilleure façon d'arrêter – The Lancet Respiratory Medicine

Publié le 12 janvier 2015 par Santelog @santelog

TABAC: Le métabolisme de la nicotine prédit la meilleure façon d'arrêter  – The Lancet Respiratory MedicineCette large étude pharmacogénétique révèle un marqueur prédictif du succès des différents traitements de sevrage tabagique. Ce marqueur ? La rapidité avec laquelle les fumeurs métabolisent la nicotine. Les conclusions, présentées dans le Lancet Respiratory Medicine indiquent qu’un métabolisme  » normal  » de la nicotine prédit un taux de succès plus important avec les médicaments à base de varénicline (Champix) par rapport aux substituts nicotiniques, tels que les patchs. En revanche, les sujets qui métabolisent plus lentement la nicotine réussiront mieux en utilisant le patch.

65% des fumeurs qui essaient d’arrêter, reprennent la cigarette dans la première semaine, explique le Dr Caryn Lerman, professeur de psychiatrie à l’Université de Pennsylvanie et co-auteur de l’étude. Elle espère que ses résultats pourront peut-être réduire ce taux de rechute par un traitement mieux personnalisé de sevrage tabagique.

L’idée de départ de la recherche : Lors de la tentative d’arrêt du tabac, lorsque les niveaux de nicotine baissent dans le corps, les fumeurs sont en recherche de nicotine. Donc la rapidité du métabolisme de la nicotine va jouer sur la consommation de tabac et sa cessation. Les sujets qui métabolisent la nicotine à des taux dits normaux, soit environ 60% des fumeurs, vont fumer plus et avoir plus de difficulté à arrêter.

De précédentes études ont identifié un biomarqueur génétique, le nicotine metabolite ratio (NMR) qui reflète les effets environnementaux et génétiques sur le métabolisme de la nicotine. Mais à ce jour, cet indicateur qui peut être utilisée pour optimiser le choix du traitement de sevrage n’a pas été testé.

L’impact du choix du traitement sur l’arrêt du tabac: L’étude a porté sur 1.246 fumeurs, 662  » métaboliseurs  » lents et 584  » métaboliseurs  » normaux voulant arrêter, assignés durant 11 semaines,

-   soit au patch + comprimé placebo,

-   soit à la varénicline + patch placebo,

-   soit à un comprimé placebo + patch placebo.

Tous les participants ont également reçu des conseils pour l’arrêt du tabac et ont été suivis durant 1 an.

À 11 semaines,

·   Les sujets  » métaboliseurs  » normaux prenant la arénicline étaient 2 fois plus susceptibles de ne pas fumer vs ceux utilisant le patch. 6 mois plus tard, cet écart se creuse encore.

·   Chez les sujets  » métaboliseurs  » lents, si la varénicline s’avère aussi efficace que patch nicotinique, les effets secondaires sont plus sévères et fréquents avec le médicament.

Ces résultats suggèrent que pour optimiser le taux d’arrêt, tout en prenant en compte les effets secondaires, le traitement par varénicline sera mieux adapté aux métaboliseurs normaux, le patch aux métaboliseurs lents. Selon l’équipe, le développement d’un test sanguin permettant d’appréhender cette vitesse du métabolisme de la nicotine est tout à fait faisable. Des conclusions donc importantes, car à implications certaines et proches en pratique clinique, mais aussi en regard du fardeau de l’épidémie de tabagisme.

Source: The Lancet Respiratory Medicine 11 January 2015 DOI: org/10.1016/S2213-2600(14)70294-2 Use of the nicotine metabolite ratio as a genetically informed biomarker of response to nicotine patch or varenicline for smoking cessation: a randomised, double-blind placebo-controlled trial (Visuel© dalaprod – Fotolia.com)

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