Bic : On est lundi, on se réveille, après la plus grosse cuite de toute notre vie. La gueule en vrac et les muscles endoloris. Il nous reste à se souvenir de ce que nous avons fait, de ce que nous avons dit pour un jour en arriver là.
Crayon : Le premier rassemblement mercredi. Le gavage de la chaine info celle dont tu ne décroches jamais avec son grand déballage d’émotion et de compassion. Ce jour-là on a fait l’amour je pense que c’était le meilleur moyen de dire merde à toute cette violence.
Stylo-bille : Et j’aimerais qu’on cesse de se définir. Ni musulman, chrétien, homo, hétéro, juif, athée, agnostique etc… gardons une part de jardin secret dans ce que nous sommes cela nous permettra justement de mieux nous connaître.
Porte-plume : J'ai pleinement conscience de l'horreur et aussi la peur que tout ceci ne puisse éventuellement servir à rien, cette crainte de me dire que pour nous rassembler il a fallu ce terrible massacre, le peur que les gens oublient demain car la vie est rude et que les inégalités se creusent. Nous avons tous peur de ça mais on s'en fou, aujourd'hui pas de drapeaux, pas d'étiquette, juste une foule, et des gamins dans les rues qui lèvent les bras... bah ouais alors moi en tant que père et citoyen j'ai envie d'y croire.
Stylo-feutre : … et pendant ce temps-là Boko Haram.
Feutre : Cette France si solidaire et pourtant si unitaire dernièrement avec le mariage pour tous, cette France haineuse et raciste. Le changement ne pourra se faire que par nos nouveaux comportements, changer nos vies et nos habitudes, changer notre république. Je ne rêve pas d'un monde meilleur mais juste d'un monde différent. Rien n'est utopique.
Stylographe : Nous étions 35 000. Et vous tous. #caen #continuer