"La France debout"
(mais on pourrait aussi entendre la France à pied)
Un gros titre sur des comportements inciviques dans une zone balnéaire
et la photo de Paris en dessous - la une saute du coq à l'âne
Si presque tous les journaux des deux capitales sud-américaines mettent la marée humaine des places parisiennes de la Nation et de la République en une de leur édition de ce lundi, les quotidiens uruguayens ne font pas allusion à la moindre manifestation de solidarité dans les rues de Montevideo. Quant à la marche qui s'est tenue à Buenos Aires, le long de l'avenue du 9 juillet et devant les grilles de l'Ambassade de France, elle n'a réuni qu'un millier de personnes -il est vrai que depuis Noël, de nombreux Portègnes ont déserté leur ville, pour se réfugier au bord de la mer à Mar del Plata ou Bahía Blanca ou dans la campagne dans ce qu'on appelle là-bas l'Intérieur. Et dans cette petite manifestation, aucune personnalité de la majorité kirchneriste n'a fait acte de présence, pas même des représentants des ONG des droits de l'homme.
La même photo sur Clarín mais un gros titre en cohérence
avec l'image
Clarín et La Nación s'en offusquent mais jouent sur du velours en dénonçant cette absence pour le moins inattendue. Página/12 n'y fait même pas allusion, comme si cette manifestation avait été boycottée par la majorité, pour des raisons sur lesquelles je n'ai pas d'information pour le moment. C'est pour l'heure un grand mystère pour moi.
Un autre choix de photo et un titre cohérent
qui occupe la majeure partie de la une
"Rejet de la terreur"
Hier, Página/12 publiait dans ses pages une analyse très fine de l'économiste Aldo Ferrer, ancien ambassadeur en France. Une analyse très dure à lire pour nous mais que j'ai toutefois trouvée très convaincante. Il y a dresse un parallèle (que n'aurait sans doute pas renié le regretté Bernard Maris) entre la montée de la violence fanatique de l'anarchisme au début du vingtième siècle et celle à laquelle nous assistons d'une déviance ultra-sanglante se réclamant de la révélation coranique : dans les deux cas, on assiste à un renforcement des inégalités économiques, entre une petite minorité qui ne cesse de s'enrichir et une immense majorité qui ne cesse de s'appauvrir. Là où les deux situations divergent, c'est que dans les années 1900, cette inégalité croissante avait pour cadre chaque pays à l'intérieur de ses frontières alors qu'aujourd'hui, elle se joue à l'échelle internationale et même planétaire et tout le monde peut le savoir et le constater grâce aux médias.
"Contre la peur"
Pour aller plus loin : lire l'éditorial de Aldo Ferrer dans l'édition de Página/12 d'hier lire l'article principal de Página/12 sur la marche de Paris lire l'article de Clarín sur le même sujet lire l'article de La Nación lire l'article de La Prensa Chacun des titres argentins proposent plusieurs articles sur cette affaire. Je laisse au lecteur le choix d'aller y piocher à sa guise.
La Nación n'a pas donné autant de place que d'autres
à l'événement ni à l'image
Mais c'est elle qui a choisi la plus belle photo, non ?
Pour le moment, La República ne parle pas de Paris.