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C'est quoi ça ? La liberté

Par Suzybishop @DLACDI

J'ai mis du temps à vouloir m'exprimer ici. Je n'avais pas le coeur à ça. En fait, je n'ai pas réalisé ce qui s'est passé en cette triste semaine. Je suis terriblement choquée par ce qui a pu se passer, triste aussi et en colère. Par les évènements qui sont malheureusement arrivés cette semaine, auxquels je ne trouve toujours pas les mots justes. Et les diverses réactions sur les réseaux sociaux qui m'ont particulièrement touchée. J'aimerais ici expliquer pourquoi moi aussi, Je suis Charlie. 

C'est quoi ça ? La liberté

Mercredi, c'était une journée ordinaire pour moi. Jusqu'à ce que je vois que tout le monde était devenu Charlie. Et là, je n'y comprends rien. Un attentat à Charlie Hebdo. Jamais de ma vie je n'ai lu une seule page de Charlie Hebdo, j'avais déjà vu quelques caricatures, mais c'est tout.  Je suis profondément choquée car cet attentat n'a malheureusement rien d'anodin. Tout ce que je savais, c'était que Charlie Hebdo faisait des caricatures. De l'humour, des dessins sur des sujets sensibles. Mais de l'humour avant tout. C'est sûr, on peut rire de tout mais pas avec tout le monde. Des gens sont morts ce mercredi pour leurs idées, pour des dessins, pour de l'humour. Depuis quand les gens meurent-ils pour de l'humour ? Ce qui me bouleverse, c'est qu'on ait pu tuer pour des dessins. Ces dessins, qu'on les aime ou non ce n'est pas le problème, ils sont matériellement inoffensifs. Une feuille, un crayon, des feutres, de la couleur. Ces dessinateurs sont restés de grands enfants. Mais cela permet de prouver une chose. Les mots sont les vrais armes et son bien plus puissants que n'importe quelle arme. Ils sont éternels.

En réaction à tout celà, je me suis permis de faire un " attentat poétique ". Les mots de Boris Vian sont désormais libres dans la nature, aussi libres que ceux qui les liront. Et ils ont cette faculté étrange à être universels et sans frontières. Et éternels. 

Hier, je suis allée à l'un des rassemblements. Et un type n'avait pas un crayon comme tout le monde, mais un clavier. C'était un blogueur. Comme moi. Un type qui, comme moi exprime un avis sur un sujet. Ce type est libre. Je suis aussi libre. Et vous êtes libres d'être d'accord ou non, vous êtes libres de vous exprimer, d'en donner les raisons. Cet attentat a voulu toucher la liberté d'expression. J'ai la chance de pouvoir vous raconter pourquoi j'aime un film, ou non, j'ai la chance de pouvoir vous dire que je suis Charlie dans cet article-même, chance que d'autres n'ont pas.C'est pourquoi je suis perturbée par ce qui s'est passé, parce qu'on a voulu nous faire taire. Je suis Charlie, parce que je suis citoyenne. Ce qui est en jeu, ce n'est pas uniquement l'attentat contre un journal satirique, mais un attentat contre l'une de nos libertés fondamentales. 

C'est quoi ça ? La liberté

Je suis Charlie. Les noms de Charb, Cabu et tous les autre m'étaient totalement inconnus. Aujourd'hui, ils me hantent. Et à eux s'ajoutent tous les autres, qui ont péris pour rien et pour lesquels je ne cesse d'avoir une pensée. Parce qu'ils sont tous inocents. Comme les mots, ce slogan réunit tout le monde, et ce nom est universel. Je vois beaucoup de réactions contre ce slogan, parce que d'autres gens meurent tous les jours. J'en suis tout à fait consciente. Mais ce Charlie, ce n'est pas seulement un journal, ce Charlie, c'est tout le monde. C'est tout ceux qui sont partis pour toujours cette semaine, parce qu'ils étaient comme nous, libres et citoyens. C'est donc nous, car nous sommes comme eux, libres et citoyens. C'est ceux qui ont des idées, qui sont mort pour elle. C'est nous.  Qu'importe d'où il vient, qui il est, qu'est ce qu'il croit, ce Charlie est universel. C'est une manière de se regrouper et de se réunir sous un nom commun. Je reste perplexe face aux nouveaux débats qui se créent depuis peu, contre les symboles français, notamment la Marseillaise. Hier, quand j'ai entendu les 2 premières notes de ce chant, je me suis effondrée. Je n'ai pas cherché à comprendre si ce chant est bien ou mal. J'ai été touchée de voir tout le monde réunit sous des mots communs. Et en même temps j'ai réalisé ce qu'il se passait, que tout le monde était là pour commémorer des horreurs, dans un mouvement commun. Et ça a été trop terrible. Mais qu'importe, tout cela pour dire qu'il faut peut-être arrêter de vouloir se diviser, et essayer pour une fois de laisser son égo derrière pour être dans un mouvement universel. Vieux, jeunes, moches, chauves, petits, grands, top-models. C'est la diversité qui nous rassemble, c'est un fait. 

Je continuerai de m'exprimer ici. Je continuerai à vous transmettre ce que j'aime ou non, parce que je suis libre. Ces films, ce sont des mots, c'est la liberté d'expression d'un autre. C'est pour ça que j'aime autant vous parler ici. Chacun est libre. Vous vous en foutez que je sois une fille ou un homme, ou même  transsexuel, de ce que j'aime ou crois. Chaque jour, vous êtes nombreux à me lire. Vous venez ici me dire  que vous êtes d'accord ou non,ou vous ne vous exprimez pas. Mais vous êtes libres. Parler d'art, et particulièrement de cinéma, c'est une manière d'être libre. Parce que l'art, n'a pas de frontières, ni d'origine. L'art pour l'art, il est libre. Le cinéma, c'est une liberté, une liberté de raconter des histoires, à travers des images, de dénoncer, de faire rêver, de faire peur, de faire pleurer, de montrer l'horreur comme le beau. Et je n'arrêterais pas de parler de cette liberté. Je n'arrêterai pas de parler tout court. Les mots, qu'ils soient en couleurs, noirs, raturés, virtuels, sur une feuille,  mal écrits, bien écrits, ils parlent seuls. La liberté remplit l'espace ,d'une feuille blanche, les murs, un tableau, une maison, les écrans, l'air, le paysage, une ville, un pays, une planète. C'est de l'encre, un souffle, une parole, un son, une mélodie, un mouvement, une image. La liberté est partout, elle n'a pas de frontières.  Soyez libre. 


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