On voit usuellement des manifestations définir leur objectif de revendication, souhaiter peser sur une politique. Mais qui pourrait ne pas souhaiter s’opposer à des actions terroristes touchant des innocents ? mais aussi comme on a pu dans le passé manifester contre le cancer, il y a un côté consensuel et sympathique dans cette manifestation, mais il faut aussi continuer à réfléchir, on ne peut pas espérer qu’en manifestant on puisse mettre fin au carnage, sans toucher aux racines du mal. C’est vrai que l’on aura une immense manifestation, presque consensuelle, quasiment mondiale, mais est-ce que l’on ne s’est pas aussi arrêté de réfléchir, je cherche un peu les analyses de la situation actuelle, ses racines. Il est très bien de se mettre debout, d’être ensemble, et d’être d’accord avec nous-mêmes, mais il ne faudrait pas que ce soit la fin de tout débat, de toute réflexion sur notre place dans le monde, même s’il ne faut se faire aucune illusion sur notre action personnelle sur l’international : on se retrouve là loin des eaux territoriales, et des manières policées, dans un monde sans sentiments, parmi des monstres froids. C’est toutefois une manifestation pour rentrer dans l’histoire, peut-être une de celles dont Marc Bloch disait «Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération.»