Budapest est la plus grande ville et la capitale de la Hongrie. Considérée comme l'une des plus belles villes d'Europe et comme la « perle » du Danube, son panorama, le quartier du château de Buda, l'avenue Andrássy et le métropolitain du Millénaire figurent au patrimoine mondial de l'UNESCO. Destination touristique importante, la ville attire plus de 4.3 millions de visiteurs par an.
Plus grande ville du pays, elle en est le principal centre politique, culturel, commercial et industriel. Elle abrite le Parlement hongrois, les bâtiments ministériels et les ambassades du pays ainsi que les sièges sociaux des entreprises installées en Hongrie. Son ancien statut de cocapitale de l'Autriche-Hongrie lui confère un rayonnement important dans la Mitteleuropa. Avec ses 1 703 000 habitants (l'aire urbaine en compte 2 530 000), Budapest est également la ville la plus peuplée d'Europe centrale (si l'on exclut Berlin de l'Europe centrale).
S'il existait dès le paléolithique des implantations humaines aux environs de la ville actuelle, l'histoire connue de Budapest remonte à la cité romaine d’Aquincum, fondée aux alentours de 89 sur le site d'un ancien campement de Celtes, proche de ce qui allait devenir Obuda. De 106 jusqu'à la fin du IVe siècle, la cité est la capitale de la province de la Pannonie inférieure avant de tomber aux mains des Huns et d'Attila, puis de leurs successeurs, les Goths et les Lombards. Aux environs de l'an 600, et pendant trois siècles, la région est dominée par les Avars.
Venus de l'Oural, les ancêtres des hongrois, les Magyars, conduits par le prince Árpád dont la dynastie régnera jusqu'au XIIIe siècle, atteignent le bassin des Carpates en 896 et viennent peupler le secteur d'Óbuda. La nation hongroise est fondée un siècle plus tard, en l'an 1000, avec le couronnement de son premier roi, Étienne Ier, qui se convertit au catholicisme et sera canonisé sous le nom de Saint Étienne. Malgré la destruction presque totale de la ville, à la suite d'une invasion mongole en 1241, Béla IV rompt avec la dynastie des Árpád et installe la capitale à Buda, un troisième site, en 1247 où il fait construire un château. La ville ne commence toutefois à se développer réellement qu'avec l'arrivée sur le trône des princes angevins. Après le déplacement de la résidence royale à Visegrád en 1308, la ville devient la capitale du pays en 1361. Sigismond de Luxembourg introduit le style gothique à Buda où, à l'instar du palais d'été de Visegrád, le Palais royal connaît une importante reconstruction. La ville atteint son âge d'or au XVe siècle pendant le règne de Mathias Corvin, dont l'épouse Béatrice de Naples, fait de la Hongrie un des foyers actifs de la Renaissance. Siège du Parlement à partir de 1298, Pest, sur l'autre rive du fleuve, affirme sa vocation commerçante.
Pesti Vigado
La conquête de la majeure partie du pays au XVIe siècle par l'Empire ottoman brise le dynamisme des deux cités pendant près de 150 ans. En 1526, Pest tombe aux mains de l'envahisseur par le sud. Buda, défendue par son château, connaît le même sort 15 ans plus tard. Alors que Buda devient le siège d'un gouverneur turc, Pest est désertée par une grande partie de ses habitants. Les deux villes sont reconquises en 1686 par l'armée impériale menée par Charles V de Lorraine. Les Habsbourg étaient restés rois de Hongrie depuis 1526, malgré la perte de la majorité du pays.
La reconstruction de Buda, Pest et Óbuda ne commence vraiment que pendant la deuxième moitié du XVIIIe siècle ; l'impératrice Marie-Thérèse et l'archiduc Joseph contribuent à cette modernisation, mais la lenteur des réformes entraîne un soulèvement nationaliste en 1848. La fusion des trois villes sous une administration commune prend effet une première fois en 1849, année de l'ouverture du Széchenyi Lánchíd, sous l'impulsion du gouvernement révolutionnaire, avant d'être révoquée à la suite de la reconstitution de l'autorité des Habsbourg. Francois-Joseph Ier écrase la révolte mais se voit contraint en 1867 de signer un compromis qui autorise les Hongrois à former leur propre gouvernement. La fusion des trois villes est entérinée définitivement en 1873 par le gouvernement royal autonome hongrois issu de ce même compromis et donne naissance à une véritable capitale en réunissant Buda, Pest et Óbuda.
Au cours du XXe siècle, la plupart des industries du pays venant se concentrer dans la ville, la croissance de la population se poursuit, touchant principalement l'agglomération. Les pertes humaines liées à la Première Guerre mondiale, et la perte de plus des deux tiers du territoire de l'ancien royaume en 1920, ne causent qu'un trouble temporaire : Budapest demeure la capitale d'un État certes plus petit mais désormais souverain.
Les Thermes Szechenyi
Le désir de reconquérir les territoires perdus pousse la Hongrie à soutenir l'Allemagne nazie. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les juifs sont rassemblés dans le ghetto de Budapest. Environ un tiers des 250 000 habitants juifs de Budapest meurent à la suite du génocide nazi perpétré pendant l'occupation allemande de 1944. Entre décembre 1944 et la fin de janvier 1945 dans des razzias nocturnes, les miliciens du Parti des Croix fléchées arrêtent les Juifs dans le ghetto ainsi que les déserteurs de l'armée hongroise ou ennemis politiques, les exécutent le long des rives du Danube et jettent les corps dans le fleuve. Une plaque commémorative a été posée le 16 avril 2005 en bordure du fleuve où des chaussures appartenant aux victimes sont fleuries.
Budapest subit de graves dommages en 1945 lors de sa libération par l'armée rouge qui en profite pour installer un pouvoir communiste. À la fin de la guerre, la vieille ville est reconstruite pierre par pierre. Budapest a été presque entièrement détruite par les bombardements : 74 % des habitations et 97 % des usines ont été ravagées. Durant les années 1950 et 1960, la ville devient une vitrine de la politique pratiquée par le gouvernement communiste du pays (1947-1989). L'insurrection de 1956 et l'intervention militaire de l'Union soviétique ont fait 20 000 victimes dans la population civile, et entraîné l'exil de 160 000 citoyens hongrois.
En 1989, à la suite de manifestations répétées, le pouvoir communiste tombe, laissant place à une démocratie parlementaire.
A voir un jour
D'après Wikipédia