Pour le fan de séries que je suis, ou plus exactement que j’étais, ce livre intitulé Séries : Une addiction planétaire avait tout pour me plaire.
Las, je viens de le terminer et je dois bien admettre que j’ai quelques réserves.
Quid du sous-titre « Une addiction planétaire » ? Je n’ai pas trouvé quoique ce soit qui étaye, explicite ou développe cette assertion !
Bien entendu qui dit séries, suggère le phénomène addictif de suivre une ou plusieurs séries, pendant des heures, sur plusieurs années parfois. Mais rien ne viendra ici réellement nous éclairer. Les séries françaises, si elles sont parfois, très brièvement, évoquées, sont peu représentées. On peut imaginer qu’elles n’entrent pas vraiment dans le phénomène d’addiction planétaire. Si elles s’exportent de mieux en mieux, il y en a bien peu qui peuvent se targuer d’un rayonnement planétaire. Là, je suis plutôt d’accord.
La série addictive est ici essentiellement américaine. Même si ces dernières années, des productions anglaises, suédoises ou danoises ont démontrés qu’elles n’ont rien à envier aux productions d’outre-Atlantique. Pourtant, elles ne trouvent, elles non plus pas le moindre écho ici.
Plusieurs « dossiers » sont abordés, plus que traités, à travers une mise en page qui prête bien souvent à confusion :
Les séries et le cinéma : « dossier » à la suite duquel on évoque Twin Peaks, Boardwalk Empire, Profit, trois séries totalement différentes et qui n’ont pas grand-chose à voir ni entre elles, ni avec ce « dossier ».
Séries Fantasy et fantastique :(Les Contes de la crypte, X-Files, Harper’s Island) « dossier » suivi par 24 heures chrono, cherchez l’erreur.
Les séries policières :(NYPD Blues, The Wire) « dossier » suivi par the West Wings série sur la politique.
La sitcom : (Friends, Sex & the City) « dossier » suivi par une interview de la comédienne CCH Pounder, comédienne excellente mais qui ne s’est pas vraiment fait connaitre dans ce genre-là…
Le Soap opera : Si Desperate Housewives emprunte indéniablement les codes du soap opera mais pas seulement, le genre possède incontestablement des représentants bien plus emblématiques ! « Dossier » suivi par Les Sopranos et Sons of Anarchy !
Les séries et le western :(Deadwood, La Caravane de l’étrange)
Vie et mort d’une série
Les séries médicales :(Dr House, In Treatment) « dossier » suivi par une interview de Jeff Lindsay, auteur de Dexter ! Le fait que Dexter découpe ses victimes en morceaux en fait peut-être une série médicale, allez savoir, question de précision chirurgicale du geste j’imagine…
L’art de faire aimer les méchants
Les teen dramas : (Skins, Glee, Buffy contre les vampires)« dossier » suivi par True Blood, Six Feet Under, Breaking Bad, trois séries à l’univers assez éloigné du teen drama surtout les deux dernières !
Les séries de science-fiction : (Battlestar Galactica, Lost)
Les séries historiques :(Rome, Treme) « dossier » suivi par Hung et son héros généreusement pourvu par dame nature qui n’a cependant rien d’historique…
Coup d’œil backstage
Outre cette désagréable sensation de fouillis, une chose m’a également bien exaspéré concernant les chaines de diffusion de certaines séries. Par exemple, le soap Dynastie diffusé sur ABC est annoncé comme ayant été diffusé par NBC (page 122) puis par CBS (page 286), Twin Peaks sur ABC (page 26) mais CBS (page 286), La Croisière s’amuse sur CBS alors que c’est ABC, etc…
Parmi quelques interviews d’acteurs, créateurs ou producteurs, américains pour la plupart, j’ai davantage apprécié certaines interviews mettant en lumière des gens moins connus mais aux apports importants dans ces séries comme John Truby, script doctor, Charlie Adlard, dessinateur sur The Walking Dead, Bonnie Belknap, styliste culinaire, Todd Masters, créateurs d’effets spéciaux, Janie Bryant, costumière de Mad Men et voilà qui mérite d’être souligné Christophe Thiollier, chef décorateur français !
En conclusion, je dirai que ce livre publié en 2011 a le mérite de mettre en lumière certaines séries peu ou mal connues en France comme Harper's Island, The Wire, Profit, Treme ou Hung mais Charlotte Blum nous livre ici sans doute davantage un travail de commande que le livre d’une véritable passionnée.
Séries : Une addiction planétaire avait tout pour me plaire, avait...
source www.editionsdelamartiniere.fr
"J'aime les films d'horreur qui restent dans la suggestion, comme dans Rosemary's baby : il y a encore plus de force en ne montrant rien, en laissant le public imaginer." (Charlie Adlard - Dessinateur du comics The Walking Dead)
"Pour atténuer sa peur panique de la mort, le public consomme les séries médicales comme des petits cachets. Comme si regarder la maladie immunisait."
"Les femmes sont faites pour l'amitié, les hommes pour baiser." (Samantha Jones - Sex and the City)
"Certains ont vu, dans la version d'Alan Ball, le combat des homosexuels pour être reconnus et acceptés. Il y a plusieurs raisons à cela : l'orientation sexuelle d'Alan Ball, l'utilisation du slogan antivampires "God hates fang" ("Dieu hait les canines pointues"), calquée sur celui qui est utilisé contre la communauté LGBT, "God hates fags" (Dieu hait les pédés"), et le jeu de mots sur "coming out of the coffin" ("sortir du cercueil")."
Éditions de La MartinièreISBN 978 2 7324 4485 7299 pages201135 €