Préambule : Ce papier a vu le jour grâce à nos camarades Guy Worms (65) – vous comprendrez en lisant – et Michel Kahan (86) qui a bien voulu nous mettre en contact. Comme vous le lirez, ma valeur ajoutée est très faible. Les évènements des derniers jours m’ont néanmoins convaincu de modifier ma ligne éditoriale.
Remarque liminaire : depuis quelques mois, les papiers tradis se sont raréfiés. J’en suis confus. La bonne nouvelle c’est que j’ai mis “Kablages” dans mes bonnes résolutions de 2015.
Revenons d’abord sur la campagne de kès : les plus anciens d’entre vous s’en souviennent, jusqu’en 1969, des tandems s’affrontaient. Depuis quand ? au moins le début du XXème siècle. Rappelons ici que la kès été créée en 1832, son centenaire ayant été célébré par la promo 1932. Ces tandems, d’opportunité pendant fort longtemps, puisque les votes étaient nominatifs jusque, me semble-t-il – si un lecteur peut me donner la date… – le début des années 1960, étaient intitulés XTY, où X et Y étaient les initiales des noms des impétrants. Le lecteur polytechnicien l’aura deviné, XTY voulait donc dire Xupond Tandem Yurand; Simple, n’est ce pas. comment cette tradi est-elle née ? très probablement par hasard, comme toutes les autres, d’ailleurs.
Ce laisse maintenant la parole, tout en gardant la plume, à Guy Worms : “Je formais le tandem DTW avec mon camarade David, malheureusement décédé. Notre cocon Mercier m’avait indiqué connaître un jeune dessinateur plein de talent, un peu plus âgé que nous, Cabu”
Je reprends ici la parole pour préciser aux plus jeunes d’entre nous que la campagne de Kès, comme le point Gamma d’ailleurs, dans une école où les Carvas – les X de l’époque – étaient plus ou moins reclus, consistait principalement à faire entrer un certain nombre de choses – ou de gens – dans l’école : artistes, jeunes filles, automobiles, et… journaux. Les tandems, aidés de leurs supporters, les électrons, réussissaient, chaque année, à convaincre qui Le Figaro, qui Le Monde, de réaliser une édition spéciale dont la manchette, bien évidemment, chantait leurs louanges. Cette année là, pour DTW, c’était France-Soir.
Worms poursuit : “Nous avions pris rendez-vous un dimanche à 10h. Il habitait Vincennes. Arrivés à l’heure, nous avons compris que nous débarquions en plein ébats amoureux. (Note : Sa compagne de l’époque, Isabelle Monin, fut rédactrice en chef de La Gueule Ouverte. Ils eurent un fils, Mano Solo. Elle est décédée le 26 décembre 2012).
Pas grave – nous avions, il est vrai, rendez vous. Nous lui avions expliqué ce qu’était la kès, et il a dessiné en nous écoutant.” Ce sont les trois dessins ci dessous. “Comme nous trouvions ces dessins trop peu polytechniciens, Mercier est retournée le voir, lui a expliqué, à lui l’anar, l’antimili, une partie du folklore de la boîte Carva – la courbe de Chéradame, le fana-mili… – et il a dessiné la bande [supra]”
J’en profite, au passage pour rappeler que DTW a été élu devant CTT (Cahen T Trébuchet) et DTH (Dandin T Hemery). Allez, je n’y résiste pas : A POIL LA KES !
Cet article vous a plu? Partagez-le!