Polydor / Universal Music
Vocalement, il n’y a rien à dire. Yseult méritait amplement sa place en finale de La Nouvelle Star… J’aimais beaucoup sa voix, un peu grave, joliment rauque. J’étais donc très curieux de découvrir son album.
En fait, c’est un album honnête, mais sans plus. Je m’attendais à des chansons plus bluesy, voire mâtinée de gospel. Or, j’ai surtout entendu des chansons oscillant entre seventies et eighties.La voix d’Yseult est remarquable sur les passages lents, comme le sont d’ailleurs la plupart des couplets. Mais dès qu’elle passe en voix de tête, elle se banalise (sauf dans Pour l’impossible où elle est particulièrement performante.
Cette chanson, Pour l’impossible, est pour moi la meilleure de l’album. Le climat mélancolique lui sied à merveille. En dépit d’une abondance d’élisions peu jolies à l’oreille, le texte est un des plus solides de l’opus.En deuxième position, j’ai beaucoup aimé Sans raison. A la limite du parlé, la voix d’Yseult est extrêmement mélodieuse, presque envoûtante.
Après, j’ai apprécié L’orage, pour son ambiance lente et voluptueuse et pour la façon qu’a Yseult de jouer avec le riche registre de ses possibilités vocales. Toutefois, je ne vois pas ce que le mot « boy » vient faire là-dedans. Ça sonne faux.Enfin, j’ai bien aimé la mélodie et le refrain efficace de Le plus beau des astres, hélas gâché par un texte poussif et mal ficelé, ainsi que l’indéniable fraîcheur de Summer Love. Quant à La vague, je n’en ai goûté que les couplets.
Ce qui m’a le moins emballé ce sont les textes. Parfois alambiqués, souvent décousus, avec trop de muettes en fin de phrase (le parfait exemple est Bye bye bye), Da Silva nous avait habitués à mieux.Mais à la décharge d’Yseult, elle n’a que 19 ans. Difficile pour un auteur d’occulter cette jeunesse et d’aborder des thèmes plus matures. Reste que le potentiel de la jeune femme est indéniable. Il y a des horizons, des couleurs à explorer. Attendons qu’elle prenne un peu de patine et elle va nous enchanter.