
Non, cette espèce de Daumier de la deuxième partie du XXe siècle chavirait d’une gravité toute chevillée au cœur, et quand il s’exprimait sur son métier – «cette passion séculaire qui s’est installée dans mon corps et mon esprit», glissait-il –, il revendiquait toujours la modestie du genre: «Je ne suis pas de ceux qui prétendent qu’un bon dessin remplace avantageusement un article.» (1) Et il ajoutait, sans savoir que cette phrase, par un jour maudit de notre histoire, se retournerait contre lui et les siens: «La caricature, c’est un fusil à un coup. Le lecteur nous accorde trois secondes, il faut être très lisible, et drôle immédiatement.»
