Magazine Cinéma

Demineurs - 7,5/10

Par Aelezig

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Un film de Kathryn Bigelow (2008 - USA) avec Jeremy Renner, Anthony Mackie, Brian Geraghty

Haletant.

L'histoire : Irak. Des soldats américains en mission. Leur tâche : désactiver toutes les bombes qui demeurent enfouies ou cachées dans des quartiers civils, ou des lieux d'affrontement. Sans compter celles que leurs ennemis placent encore sur leur route...

Mon avis : Quasiment un docu-fiction. Pertinent, haletant, en dehors de toute propagande pro-américaine. Bigelow nous livre les faits, bruts, objectifs, précis ; les caractères des hommes, différents, leurs forces et leurs faiblesses. Et nous décrit un métier à haut risque, pratiqué dans des conditions épouvantables.

Elle ne nous épargne rien, pas même le sort des enfants dans la guerre. Elle nous montre aussi l'ambiguïté des militaires : entre saine défense d'un monde libre et protection des populations, mais aussi adrénaline addictive à la riposte violente, à la manipulation d'armes et d'engins explosifs... Avec les conséquences psychologiques que cela entraîne. C'est un film viril, sans concession, courageux... fait par une femme pleine d'humanité. La preuve que nous ne sommes pas que des petites poupées obsédées par la couleur de notre vernis.

La réalisation est ultra parfaite. J'ai rarement vu un montage aussi soigné, alignant les images avec une alternance idéale de plans serrés, larges, de cadrages exemplaires, d'images très nettes.

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Jeremy Renner offre son visage d'enfant boudeur à un rôle délicat, entre forte tête, arrogance et sensibilité.

La scène choc : Au retour d'une journée, James passe sous la douche, tout habillé, avec son uniforme de soldat. Symbolique. Le sang qui coule n'est pas de son fait à lui, c'est l'armée tout entière qui doit être lavée de ses crimes. Bouleversant.

Ceci étant, ce film magnifique reste un film de guerre, ce n'est pas mon genre préféré et, au bout d'un moment, ça devient parfois un peu lassant. D'autant qu'ici, il n'y a a pas vraiment d'histoire ; juste des hommes en train de faire leur boulot. D'ailleurs, parmi les très rares critiques négatives, je citerai : "Propos un peu sommaire" (Ouest France ; c'est pas faux) et "Rien à faire, cette surenchère d'effets de style rappelle le pire de Tony Scott. La guerre est une drogue, donc , et le film une overdose de testostérones mal contrôlées." (Première ; c'est pas faux non plus). J'ai trouvé ça très bon, mais ce n'est pas, selon moi, le chef d'oeuvre qu'on nous a tant vanté. Six Oscars, c'est un peu exagéré je trouve.


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