Dans le vrai monde, le monde des individus et des
entreprises qui crée de la richesse pour le plus grand bénéfice de l’ensemble
de la population, il se dessine une tendance qui change les façons de faire :
l’élimination des intermédiaires.
Les exemples les plus connus de ce phénomène sont des
entreprises comme Uber, Airbnb et Grouplend.
Grâce aux technologies de l’information, ces entreprises améliorent leur
productivité en éliminant les intermédiaires. Ainsi, elles offrent de meilleurs
services à meilleur prix à leur clientèle.
Ces entreprises créent énormément de richesse en lançant de
nouveaux services ou en améliorant les services existants. Nous en bénéficions
tous.
C’est tout le contraire de ce qui se passe lorsqu’un service
est fourni par l’État.
Prenons par exemple le système
de santé, l’éléphant qui bientôt engloutira 50 % du budget du gouvernement.
Le système de santé est composé de trois paliers. Un palier central : le
ministère et ces 14 organismes consultatifs, un palier régional : 18
agences et un palier local : 283 établissements correspondants à
1 721 installations physiques. C’est sans compter les cliniques médicales,
les groupes de médecine familiale et tutti quanti.
Chaque palier complexifie le système de santé au point de le
rendre inopérant. Le ministre Barrette propose de consolider le palier
régional. Au mieux cela ne changera rien. Au pire cela compliquera davantage
l’accès aux services de santé.
Comme si cela n’était pas suffisant, les syndicats et les
ordres professionnels s’opposent à tout changement pour protéger les intérêts
corporatifs de leurs membres. En fin de compte, le système est devenu ingérable
et extrêmement coûteux.
Pour augmenter la productivité de la première ligne en santé
et améliorer du même coup la qualité, il faudrait tout réorganiser le système
et éliminer les intermédiaires entre le patient et le soignant.
Prenons par exemple les soins dentaires. En situation
normale j’obtiens un rendez-vous à l’intérieur de quelques semaines. L’heure du
rendez-vous est respectée à plus ou moins 15 minutes. En cas d’urgence je peux
obtenir un rendez-vous le jour même. Une fois les traitements complétés je
présente ma carte d’assurance au préposé. Mon assureur crédite sur le champ la
somme due au dentiste et je paie la différence le cas échéant. Je suis donc
bien informé des coûts de traitement. Le dentiste serait bien malvenu d’abuser.
Remarquez que je paie seulement après avoir reçu les services.
Dans le cas du système de santé, je dois présenter ma carte soleil dès que je
traverse le cadre de la porte. Si j’en ai assez d’attendre et que je quitte la
clinique avant de voir le médecin, qu’est-ce qui se passe? Est-ce que la RAMQ
paiera quand même pour une visite? Allez savoir!
S’il est possible de recevoir des traitements dentaires de
qualité et sans attendre, pourquoi cela ne serait-il pas possible pour mes
autres besoins en santé?
Qu’est-ce qui démarque les soins dentaires des autres soins
en santé? Il n’existe pas de ministère. Il n’y a pas d’organismes consultatifs.
Il n’y a pas de CSSS, de CLSC, de GMF, etc. Les bureaucraties gouvernementales
et syndicales sont réduites au minimum. Les cliniques dentaires utilisent les
dernières applications informatiques pour augmenter leur productivité et réduire
leurs coûts. Elles n’ont pas le choix si elles veulent conserver leur clientèle,
concurrence oblige.
En éliminant le plus possible les intermédiaires et en adoptant
les technologies pertinentes, les cliniques dentaires peuvent offrir un service
de qualité au meilleur prix à leur clientèle.
Si on veut un jour avoir un système de santé de qualité à un
coût raisonnable, le gouvernement ne doit pas se limiter à « faire plus
avec moins », mais il doit surtout «faire autrement ».
J’ai utilisé comme exemple le système de santé, mais le même
argumentaire est valide pour tous les ministères. Par exemple, la bureaucratie
du ministère du Tourisme est tellement inepte que les intervenants
ont demandé au premier ministre de l’abolir.
La mission
de Tourisme Québec se lit comme suit :
De par sa loi
constitutive, Tourisme Québec a pour mission de soutenir le développement et la
promotion du tourisme au Québec en favorisant la concertation et le partenariat
des intervenants associés à ce développement et à cette promotion, dans une
perspective de création d’emplois, de prospérité économique et de développement
durable.
Mais loin de remplir sa mission, le ministère est devenu un
boulet qui nuit à l’industrie. C’est quand même ahurissant, non!