Symboliquement, la Tour Eiffel était éteinte à 20h hier soir I ©LP
Hier soir encore, les Français sont descendus par milliers dans les rues pour dénoncer l’innommable. Le Président de la République a appelé au rassemblement pour montrer que la France ne fléchira pas dans ses valeurs et la défense de la liberté. Les drapeaux sont en berne durant trois jours et un deuil national a été observé comme reflet de la douleur de la République. Une minute d’un silence évocateur a été respecté à 12h, avec comme "seule parole", le glas lointain de Notre Dame de Paris.François Hollande s’est immédiatement rendu sur les lieux moins d’une heure après le drame. Après avoir piloté une réunion de crise à l’Élysée, il a adressé un message de rassemblement aux Français : "Notre meilleure arme est l’unité face à cette épreuve. Rien ne peut nous diviser, rien ne doit nous opposer, rien ne doit nous séparer […] La liberté sera toujours plus forte que la barbarie." Le chef de l’exécutif a reçu les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat et les forces politiques représentées au Parlement, à qui il fera aussi part de sa volonté de fermeté à l’égard des hommes qui ont commis un "lâche assassinat" et agressé la République "en son cœur". Son appel à l’unité nationale a été entendu par tous. À droite comme à gauche et au centre, la classe politique a condamné, unanime, un acte barbare. Nicolas Sarkozy, président de l’UMP, a accepté l’invitation de Manuel Valls d’associer tous les partis républicains à une manifestation commune, dimanche à Paris. Les associations des élus locaux de France ont publié un communiqué commun pour exprimer leur indignation et leur soutien aux familles.
Seule musique différente : la présidente du FN, Marine Le Pen, a aussi exprimé son "choc", mais elle a jugé que l’attentat devait "libérer (la) parole face au fondamentalisme islamique" et demandé un débat sur le sujet. Au-delà de la classe politique, l’ensemble de la société, secouée, a réagi, abasourdie par la violence de l’attaque contre la liberté d’expression. Responsables religieux, syndicaux, patronaux : tous les corps intermédiaires ont dénoncé l’acte terroriste et l’atteinte à la démocratie et à la République, faisant part de leur horreur devant la barbarie et de leur solidarité avec les victimes. Plus de cent rassemblements populaires ont réuni en quelques heures des dizaines de milliers de citoyens sur les places et dans les rues. Tous portaient le même message : "Je suis Charlie".
Philippe Val, ex-patron de Charlie Hebdo, a appelé tous les journaux à adopter le nom de l’hebdomadaire satirique après l’attentat qui a décimé la rédaction du titre : "Si toute la France titrait Charlie Hebdo, ça montrerait qu’on n’est pas d’accord avec ça, que jamais on ne laissera le rire s’éteindre." Des rassemblements de masse dans toute la France comme réponse à la barbarie se sont réalisés. Une classe politique unanime dans sa condamnation d’un acte barbare et des médias solidaires de Charlie Hebdo. La Nation répond debout, vaillante, à l’attentat contre l’hebdomadaire satirique par un message d’unité et de fraternité.FG