Cet après-midi là, nous nous sommes retrouvées attablées entre femmes de trois générations. Un trio de femmes de chaque côté, nous ne nous connaissions pas. Pourtant, du fait de la proximité, du partage d’un thé et d’un café, nous avons commencé à échanger ensemble. Le sujet a vite dévié sur les rides. Deux participantes avaient effectivement la peau vraiment ridée. Mais de jolis traits, assez fins. Et une peau très fine. La conversation s’est alors engagée sur le terrain glissant de la chirurgie esthétique, toutes deux ayant une très forte envie de passer par la case bistouri pour se faire faire un lifting. Je suis contre, je vois trop souvent des femmes retouchées qui ressemblent à des félins. Et puis je crois que lorsque l’on commence, on n’arrête jamais. Je comprends qu’une femme ait du mal à accepter les changements qui se produisent sur son visage, car ils sont malheureusement plus visibles que chez les hommes. Mais je n’ai jamais vu de résultat époustouflant suite à des retouches, même minimes. Je n’aurai peut-être pas le même discours dans dix ou vingt ans, quand ma peau aura vraiment commencé à souffrir des effets de la ménopause et des années qui passent. Je garde pourtant l’espoir de ne pas céder à ces sirènes de l’image extérieure.
D’ailleurs, comme j’avais mon appareil photo avec moi, j’ai fait quelques portraits de ces dames. Toutes, bizarrement, se trouvaient belles en photo, me disant même que leurs rides se voyaient moins. Effet d’optique leur dis-je. Ou tout simplement le regard du photographe amateur qui, par ses photos, retranscrit ce qu’il voit réellement. Des beautés. Avec du vécu certes, mais si photogéniques…
Photos : ©Colineseraconte