On a toujours cru que c'était en raison de Guy Lafleur et ça m'a toujours insulté.
Parce que j'étais Nordiques de Québec et non Canadiens de Montréal jusqu'aux années 2000.
Et je l'ai dit: Il jouait pour l'ennemi. Quand il a joint les Nordiques, j'ai vomi.
Et depuis, mon fils m'a fait le cadeau de naître le 10 me le gravant dans le coeur pour toujours.
Original.
Esthétique.
Dans le Coeur.
Je pourrais dire tout ça de David Bowie aussi que j'admire beaucoup depuis toujours.
Mesdames,
Messieurs,
et autres:
Plongée en apnée dans les eaux créatives d'un rachitique cocaïnomane de 28 ans à Los Angeles en 1975.
Bowie allait avec cet album produire le parfait trait-d'union entre Ziggy Stardust- le plastic soul de Philadelphie et les expériences ambiantes qui allaient suivre. L'album allait aussi cimenter le band composé de George Murray à la base, Dennis Davis à la batterie et Carlos Alomar à la guitare rythmique.
Le mince duc blanc était un nouveau personnage que se créait Bowie, une sorte d'aristocrate aryen blanc, à la fois mégalomane, immoral, zombie, sans émotions et Nietzschéen. La glace déguisée en feu.
L'album devait s'appeler The Return of the Thin White Duke et reste d'ailleurs la première ligne du disque. Première ligne qui naîtrait dans nos oreilles après 3:17 de musique introductive jouissive mélangeant bruits de train, krautrock, électronica, feedback et riffs de rock. Largement versé dans la drogue (It's not the side effects of the cocaïne, I'm thinking that it must be love) et dans l'occultisme, Jimmy Page de Led Zeppelin, aussi versé dans la sorcellerie au même moment, s'amuse à le terroriser. Page s'est convaincu qu'il est un Dieu sur terre et que Bowie est une sorcière.
Bowie est si aux prises avec des crises de panique qu'il se tourne secrètement, et intérieurement vers Dieu. Il se christianise en secret. Il le place en mots dans sa chanson Word on a Wing qui clôture la Face A du disque mythique. Cette chanson est un appel à l'aide dans les jours les plus sombres de l'âme de David R. Jones, né à Brixton.
Alors en tournage avec Nicolas Roeg dans la peau de Thomas Jerome Newton, L'homme qui venait d'ailleurs, Bowie s'inspire à la fois d'une scène où il est placé devant de multiples télévisions et un rêve de son ami Iggy Pop, qui avait rêvé que sa copine se faisait avaler par la télé. La chanson qui en sera tirée fait d'ailleurs la part belle à la voix de Pop qui allait le suivre par la suite à Berlin. La chanson est considérée comme le plus bel hommage aux Yardbirds dans une version oblique.
La pièce qui clôt cet effort sonore est à mon avis l'une des plus belles performances vocales de Bowie. Après une rencontre avec Nina Simone, il tire de son catalogue sa propre version d'une chanson composée par Ned Washinton et Dimitri Tiomkin en 1957. Un morceau que je trouve toujours magique et qui me tire toujours un frisson, 40 ans après son enregistrement.
David Bowie quittera pour Berlin avant que la folie ne le gagne complètement, avec son buddy Iggy Pop et Brian Eno et Murray/Davis/Alomar et le retour de Tony Visconti.
Pour y créer une trilogie mythique.
La suite est une autre histoire.
David Bowie a eu 68 ans hier.
L'âge qu'aurait eu mon père cette année.