Ambiance surchauffée hier soir pour soutenir la zone à défendre (ZAD) contre le projet d’incinérateur à Échillais.
AGNÈS LANOËLLE 09/01/2015a.lanoelle@sudouest.frDepuis hier soir, la zone à défendre (ZAD) installée depuis plus d'une semaine à Échillais pour protester contre le projet d'un incinérateur flambant neuf, est portée par le visage de deux jeunes gens : Sophie et Guillaume, jeunes zadistes qui occupent le site depuis la première heure.Dans une salle pleine à craquer, les deux militants ont été ovationnés par plus de 600 personnes debout, réunies au Palais des congrès de Rochefort. Jamais, les opposants au projet de centre multifilières d'Échillais ne s'étaient retrouvés aussi nombreux. « On est jeune, on est disponible, on a envie de bouger. Nous sommes là pour lutter contre ce projet mais aussi instaurer un nouveau mode de société », sont-ils venus clamer à la tribune.Ordre de service signéÀ leurs côtés, de nombreuses associations (Ligue des droits de l'homme, Confédération paysanne, Esprit citoyen…) venues soutenir l'action de la ZAD et l'occupation illégale du site. Car c'était bien LE thème de la soirée : provoquer l'adhésion de tous les opposants à cette forme d'action radicale et hors-la-loi. « Il faut savoir ce que l'on veut faire. Serons-nous tous présents sur la ZAD quand les jeunes auront besoin de nous ? », est venu interroger Thierry Kieffer, un opposant très actif sur les réseaux sociaux et aussi artisan de la ZAD.Naturellement plus en retrait hier soir, l'association Pays Rochefortais Alert'(qui n'était pas à l'origine de la réunion publique) est venue redire qu'elle n'avait aucun lien avec la ZAD mais qu'elle soutenait son action.Son porte-parole Xavier Boulard est venu annoncer que Vincent Barraud, président du Syndicat intercommunautaire du littoral (SIL), gestionnaire du site et de la future usine, avait signé l'ordre de service le 24 décembre dernier. En clair : les entreprises ont deux mois pour préparer et lancer le chantier.« Comme le SIL n'écoute personne depuis le début, il va essayer de passer à côté de la justice en commençant les travaux. Il faut à tout prix empêcher le démarrage du chantier. Nous sommes 10 aujourd'hui, on sera 100 demain, et un millier après-demain », a lancé Xavier Boulard. Hier soir, dans une ambiance électrique, plusieurs centaines de Rochefortais semblaient déterminés à poursuivre le combat. Aux visages croisés depuis dix-huit mois, s'en ajoutaient de nouveaux. Autant d'opposants qui ne craignaient pas d'être hors-la-loi (1).(1) À l'heure où nous bouclons cette édition, nous n'avons pas pu suivre l'intégralité des débats.