- qu’hier, la presse française était unanime. Ça change. Ils ne tueront pas la liberté ; Nous sommes tous Charlie. ; C’est la liberté qu’on assassine ; Le massacre des insolents ; La liberté assassinée ; Balles tragiques à Charlie Hebdo : 12 morts ; Liberté-Barbarie : 0-12 ; NON ; Je suis Charlie. Entre hommages, indignation, colère et volonté de lutter, de poursuivre, de s’exprimer encore et toujours, les journaux français ont relayé les citoyens qui se sont exprimés, eux, sur les réseaux sociaux, ou en descendant dans les rues, tous aux sons de la liberté, tous ; je n’ai pas entendu les autres, je ne veux pas les entendre, qu’on ne les entende plus. Tous, unis pour la liberté, français, étrangers résidents du pays, chrétiens, juifs, musulmans ou athées. Les tueurs ne peuvent revendiquer aucune autre appartenance que celle de tueurs sanguinaires. Et je cite…Ils voulaient mettre la France à genoux, ils l'ont mise debout. Ils ont voulu tuer Charlie Hebdo, ils l'ont rendu immortel.
- qu’ils ont utilisé des Kalachnikov contre des crayons à papier.
Rééduquons-les, eux, et, s’il y en a d’autres, ceux qui pensent comme eux. J'ai mis toute ma vie à savoir dessiner comme un enfant, disait Picasso. Ce dessin m’a pris cinq minutes, mais j’ai mis soixante ans pour y arriver, disait Renoir. Sans doute Wolinski, 80 ans, Cabu, 76 ans, ou Honoré, 73 ans, n’auraient pas renié les propos. Il n'y a réellement ni beau style, ni beau dessin, ni belle couleur : il n'y a qu'une seule beauté, celle de la vérité qui se révèle, disait Rodin. Une vérité, un message, une opinion. On ne peut pas tirer sur une opinion, on ne doit pas. On peut s’y opposer, on a le droit. Qu’ils déposent leurs armes, qu’ils retrouvent leur âme d’enfant, qu’ils dessinent leurs avis, leurs sentiments, leurs positions, même s’ils gribouillent, même s’ils barbouillent. Et je cite…Ils voulaient mettre la France à genoux, ils l'ont mise debout. Ils ont voulu tuer Charlie Hebdo, ils l'ont rendu immortel.
- qu’hier, il était facile, bien plus que dans la série des livres-jeux édités par Martin Handford, de répondre à la question Où est Charlie. Il était partout, partout dans le monde. Les journaux internationaux ont massivement fait le choix de l’image choc, parfois du dessin hommage, et d’autres encore du slogan insoumis. Continuer à l’ouvrir, morts de rire, vive la liberté. Des dessins de crayons qu’on brandit, de majeurs qu’on tend, et des Je suis Charlie, des Nous sommes Charlie qui pullulent. Le monde entier réuni derrière la liberté, toutes religions confondues, toutes confessions confondues, toutes couleurs confondues. Qu’il est beau, le chant terrien de la liberté lorsqu’ils couvrent les voix des intégrismes ! Ah, s’ils pouvaient se taire à jamais ceux-là ! Et je cite…Ils voulaient mettre la France à genoux, ils l'ont mise debout. Ils ont voulu tuer Charlie Hebdo, ils l'ont rendu immortel.
Magazine Humeur
vendredi 9 janvier 2015