Surtout, surtout, infatigables veilleurs de notre Liberté d’écrire, de crier, de penser…
En somme, tout ce qui donne à la vie cette incomparable couleur, loin, si loin du noir et blanc des obscurantismes.
Excessifs ! Grotesques ! Grossiers ! … objecterons certains.
Certes.
Mais imagine-t-on la tiédeur et la tempérance s’accommoder d’un idéal si grand ? Qu’en pensent Robespierre, Hugo, De Gaulle ?Parce qu’aujourd’hui ce n’est pas Mozart qu’on a assassiné, c’est Marianne que l’on viole sauvagement.Ce 7 janvier 2015, je suis bouleversé.Je me souviens avoir pleuré, très jeune, à chaudes larmes, sur la disparition de Goscinny, le papa d’Astérix. Mais ces larmes-là avaient un gout de madeleine. Cet après-midi, j’ai cherché à me le procurer, ce dernier numéro maudit.Quatre essais, quatre échecs. « Tout est déjà parti » me répond-on invariablement. Dans l’expression des kiosquiers, sans exception, de la compassion face à ma demande frustrée. Et dans leurs yeux, une indicible lueur de tristesse. Et ce n’est pas une affaire de quelques pièces. C’est beaucoup plus. Tellement plus.Autour de moi, les visages sont fermés. Ce 7 janvier 2015, plus que bouleversé, je suis meurtri.Aujourd’hui seulement, je perçois charnellement, profondément, ce qu’on pu ressentir des millions d’américains un certain 11 septembre.C’était hier. C’est aujourd’hui. Je ne les oublierai pas.Brassens, Cavanna, Choron, et tant d’autres copains les attendent déjà.Non, mon vieux Charlie, je ne t’oublierai pas."
Coïncidence, je vous invite à découvrir les tableaux de 24 illustrateurs contemporains de jeunesse exposés actuellement à la bibliothèque. Leurs images originales et provocatrices feront l'objet des mes animations de ce mois de janvier avec nos livres. J’espère avoir l''audace de me révolter comme eux en 1968 et revendiquer plus de justice professionnel.