Trois ans après sa première réalisation, Angelina Jolie revient en ce début d’année avec Invincible (Unbroken en VO), son second long-métrage derrière la caméra. Inspiré de faits réels, le film raconte l’incroyable destin du coureur olympique et héros de la Seconde Guerre Mondiale Louis « Louie » Zamperini (Jack O’Connell) dont l’avion s’est écrasé en mer en 1942, tuant huit membres de l’équipage et laissant les trois rescapés sur un canot de sauvetage où deux d’entre eux survécurent 47 jours durant, avant d’être capturés par la marine japonaise et envoyés dans un camp de prisonniers de guerre.
Agréablement surpris par les différentes bandes annonces qui ont précédé la sortie du film, et déjà très emballé au départ par le pitch et le casting, c’est avec plaisir que je suis allé le découvrir hier. Et globalement, le film est plutôt bon, sans être toutefois extraordinaire. Il peut notamment s’appuyer sur une superbe photographie de Roger Deakins (Prisoners, Skyfall), un montage – alternant passé et présent – relativement efficace et un Jack O’Connell convaincant, qui confirme sa montée en puissance amorcée depuis maintenant quelques mois. Sans compter que le destin du héros est tellement phénoménal qu’il est presque impossible de ne pas éprouver un minimum d’intérêt pour son parcours. Cependant, malgré la puissance émotionnelle de l’histoire, il manque tout de même au long-métrage un véritable souffle dramatique pour être vraiment pris aux tripes. La mise en scène d’Angelina Jolie est un peu trop sage et manque cruellement d’ampleur. Une amplitude qui aurait certainement pu renforcer considérablement l’impact du récit.
Malgré tout, le film est ambitieux et prend le temps de développer les situations (adolescence, guerre, naufrage, captivité…) pour insister sur les différents événements qui ont façonné le personnage. Certains sont évidemment plus intéressants que d’autres mais tous sont nécessaires pour bien comprendre la psychologie du héros. Bien sûr, l’ensemble aurait certainement pu être plus subtil mais si le but était de mettre en évidence la force de caractère hors du commun de Louis, l’objectif est alors pleinement atteint. Le personnage subit effectivement un lot d’épreuves assez épouvantables sans jamais fléchir. A tel point que l’on se demande finalement si tout est vrai ou si certains passages ont été exagérés pour les besoins du film. Néanmoins, aussi intéressant soit son parcours, et aussi forte soit l’interprétation de Jack O’Connell, le long-métrage n’échappe tout de même pas à quelques longueurs et autres problèmes de rythme. Du coup, les 2h17 de film passent parfois un peu difficilement, même si on ne s’ennuie bien entendu jamais.
En conclusion, Angelina Jolie signe donc avec Invincible un drame intéressant qui vaut surtout pour la puissance de son récit et la belle performance de Jack O’Connell. Dommage cependant que la mise en scène soit aussi académique et que le film manque autant d’ampleur. A voir tout de même pour le destin incroyable de Louis Zamperini !