Ce programme, fondé par une survivante du cancer du sein et du rein, est basé sur un principe tout simple. Le cuisinier apprend et aide les survivantes à adhérer aux recommandations alimentaires dont l’apport en fruits et en légumes, et à maintenir ensuite ces changements de mode de vie à long terme. Cet apprentissage passe par les courses de nourriture, des tables rondes en nutrition et des cours de cuisine. Le programme a également enseigné aux femmes comment augmenter les apports de fruits et de légumes dans leurs recettes traditionnelles préférées et préparer ces plats avec moins de matières grasses. Cela en s’adaptant aussi aux marchés locaux et aux épiceries de quartier, mais aussi au budget des participantes.
La cible du programme, les survivantes du cancer du sein, ici hispaniques, en raison du risque plus élevé d’obésité, d’une pratique insuffisante de l’activité physique et un accès insuffisant aux soins de santé.
Cette expérience, qui a suivi 70 survivantes de cancer du sein de stade 0 à III ayant achevé un adjuvant au moins trois mois avant l’étude (vs un groupe témoin) montre qu’à l’issue du programme » Cook for Your Life » et après avoir reçu un certain nombre d’informations diététiques et avoir eu accès à quelques outils de gestion du régime alimentaire, les 34 participantes (vs 36 témoins) ont augmenté le nombre de portions de fruits et légumes consommées à 6,8 par jour, soit + 2,5 portions/jour, à mettre en regard de la recommandation de l’American Cancer Society soit 5 à 9 portions par jour, dans l’objectif d’optimiser résultats cliniques. Un résultat très positif alors que selon l’American Cancer Society, seules 18% des survivantes du cancer du sein consomment le nombre recommandé de portions quotidiennes de fruits et légumes, et encore moins en cas de statut socio-économique plus défavorisé.
Des résultats encourageants, démontrant l’efficacité d’interventions à faible coût capables d’entrainer des changements de comportement alimentaire chez des survivantes du cancer du sein, ici de minorités défavorisées. Et si l’étude n’était pas conçue pour surveiller la perte de poids, les chercheurs constatent que les femmes ayant suivi le programme ont perdu 2,5% de leur poids corporel vs témoin (+ 3,8% du poids corporel).
Bref, c’est un appel au développement d’interventions de changement de régime alimentaire qui proposent d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour maintenir ces changements à long terme.
Source: Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics January 7, 2015 DOI: org/10.1016/j.jand.2014.11.002 Randomized Controlled Trial of a Culturally Based Dietary Intervention among Hispanic Breast Cancer Survivors
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