Mes chers Bigronautes chéris,
Hier, la liberté d’expression inhérente à chaque être humain a été blessé, meurtri, par un acte de barbarie impossible à concevoir. Hier, les larmes ont coulé, les bouches se sont ouvertes et sont restées silencieuses face à cet assassinat, à ce meurtre, de notre intégrité physique et émotionnelle. Hier, la France a saigné, mais c’est le monde entier qui a besoin d’une transfusion. Une transfusion de joie, d’amour et de respect, dans cette époque qui ressemble de plus en plus à un retour aux Moyen-Âge et aux Guerres de Religion.
Aujourd’hui, je ne vous mentirai pas, je n’ai pas vraiment envie d’envoyer de l’amour à qui que ce soit. Et pourtant, dieu sait que les familles des victimes, leurs amis, leurs collègues…en ont besoin. Alors je vais distiller cette rage qui me consume, et parler de cette fameuse liberté d’expression.
Hier, ce n’est pas seulement la presse qui a été visée. Hier, ont été visés tous ceux qui, comme vous et moi, mes blogueurs, donnent leur avis sur des places publiques, virtuelles ou non, qui ont une opinion et n’ont pas peur de la donner. De la donner parfois sur le ton de l’humour, parfois pas, mais toujours, quoi qu’il arrive, sans jamais JAMAIS avoir de propos racistes.
Je suis une grande amatrice de caricatures. En Belgique, nous en avons de très bons spécimens. Kroll, DuBus, Geluck, Vadot. Nous avons aussi des humoristes caustiques qui décortiquent l’actualité et nous le rendent pour nous faire rire. Pirette, Lamy, Cougnet, les Sois-Belge-et-tais-toi. Et jamais, je peux vous l’assurer, je n’ai été choquée par l’un de leurs portraits ou caricatures. Jamais je ne me suis dit que telle chose était limite et aurait pu choquer l’opinion publique.
Hier, quelques uns ont décidé à notre place, et à la place du monde entier, que les caricatures de Charlie Hebdo étaient racistes, choquantes, voire carrément des invitations à la haine. Et qu’ont-ils fait? Ils ont attrapé une arme et sont venus abattre froidement des dizaines de personnes innocentes armés uniquement d’une plume.
Sur ce blog, vous ne trouverez jamais des invitations à la haine, même si, en ce moment précis, c’est de la haine que je ressens. Pas, contrairement à ce que l’ont pourrait croire, vis-à-vis d’une religion que je respecte grandement, mais vis-à-vis d’une société qui part à vaux-l’eau et pour laquelle j’ai l’impression que personne ne se bat.
Je me battrait jusqu’au bout pour ma liberté de m’exprimer, pour ma liberté de penser, et je me battrai pour que mes enfants et petits-enfants, un jour, soient aussi libres de penser et de s’exprimer que moi.
Mais moi, mon arme ne sera pas un fusil. Elle sera…mes mots.