Et les enfants alors?

Aujourd'hui, je comptais revenir après une longue absence pour vous présenter mes voeux, et vous parler de nouveaux soins testés, mais j'ai décidé de changer le programme, je suis certaine que vous ne m'en voudrez pas...

Je n'ai pas pour habitude ici de parler de l'actualité... pas que je ne me sente pas concernée, bien au contraire, juste que j'estime que mes idées ( politiques ou autres) n'ont rien a faire sur ce blog.

L'actualité me force a changer mes habitudes. Comme vous j'ai été choquée, sidérée, bouleversée et horrifiée par les attentats de Charlie Hebdo. J'ai allumé la télé, j'ai écouté la radio, mais quand mes enfants étaient présents dans la pièce, j'ai tout éteinds... je voulais les préserver, les mettre dans une bulle de douceur où la violence et l'horreur de ce monde n'existe pas.

Or, nous sommes aujourd'hui et pour 3 jours en deuil National. A midi , il y aura un temps de recueuillement dans tous les établissements publics. Y compris dans les écoles. 

Ce matin en arrivant, sur les portes de l'école maternelle, la journée de deuil national était annoncée, ainsi qu'une information indiquant que nous étions en plan vigipirate renforcé et qu'en cette raison, nous devions déposer les enfants rapidement et vite partir afin que les portes soient le plus fermées possible. L'ambiance était lourde, pesante, cette école si animée habituellement était silencieuse.

Avant de venir déposer mes enfants de 4 et 6 ans, j'avais réfléchi, mon mari était contre leur parler, mais moi pas. Je savais qu'au moins à l'école élémentaire de mon fils, des enfants auraient eu l'info, auraient probablement vues des images, en auraient parlé entre eux, peut être en changeant la réalité et je ne voulais pas qu'il puisseent être confronté à une réalité encore plus noire que ce qu'elle est vraiment . Ou même qu'ils aient des informations réelles qu'ils n'ont pas à avoir à leur âge, qui pourraient les terrifier.

Dans la voiture, donc, j'ai décidé d'en parler.  Très simplement, avec des mots qu'ils connaissent. Je leur ai dis que probablement qu'aujourd'hui à l'école ils devront faire un grand silence, pour rendre hommage à des journalistes, qui avaient été tués parce qu'ils avaient dit ce qu'ils pensaient. C'est très simpliste, à aucun moment je n'ai voulu parler de religion. Parce que ce n'est pas accessible pour eux et aussi parce qu'à mon sens, c'est très secondaire. Je leur ai expliqué que ces gens voulaient faire peur , mais qu'il ne fallait pas avoir peur, qu'ils allaient très vite être retrouvés et qu'ils iraient en prison pour longtemps. Que ce qu'il s'était passé était très grave et que c'est pour ça qu'ils en entendront parler, mais que c'était aussi peu fréquent, qu'ils étaient en sécurité ( la seule partie de mon petit discours qui m'a fait douter). Je ne voulais pas qu'ils aient l'impression de débarquer, mais je ne voulais pas non plus les traumatiser. Mon fils n'a pas trop réagit, il m'a semblé comprendre, ma fille a dit que cela lui donnait envie de pleurer , je lui ai répondu que moi aussi.

Après ça, je me suis sentie soulagée. Même si ma première idée était de les protéger, je pense qu'on ne peut pas les isoler du monde extérieur . Je ne pense pas les avoir traumatisés et je pense qu'après ça, ils seront prêts a entendre des explications, peut être un peu plus pointues que les enseignants pourront leur offrir. Peut être qu'ils n'en entendront pas parler de la journée, et tant mieux. 

Je n'était pas préparée à raconter les horreurs du monde à mes enfants, je n'avais pas les armes, j'ai fais au mieux, j'aimerais bien, si vous le voulez que vous me disiez en commentaire si vous avez parlé à vos enfants et quel a été votre discours.

Je ne sais pas comment finir ce post, si ce n'est par cette simple phrase :