Difficile d'écrire après la tuerie de Charlie Hebdo qui nous laisse tous stupéfiés. Pourtant hasard ou pas, je viens de terminer la lecture du Consul de Salim Bachi. Un homme extraordinaire, ce consul du Portugal à Bordeaux, Aristides de Sousa Mendes. Nous sommes en 1939, et la France vient de capituler. Alors qu'une foule de réfugiés, désireuse de quitter le pays se presse à sa porte pour obtenir un visa, il va prendre fait et cause pour eux, n'écoutant que sa conscience, se positionnant contre sa hiérarchie et les ordres de Salazar. Pendant trois jours, il va signer sans relâche, sauvant ainsi d'une mort certaine 10.000 Juifs. Au total ce sont près de 30.000 personnes qui pourront grâce à lui fuir l'Europe et le nazisme. Le prix à payer pour lui sera terrible. Déchu de ses fonctions, il mourra dans la solitude et le dénuement, oublié de tous.Le roman a la forme d'un monologue lyrique, à travers lequel Aristides se raconte. Il y parle de sa foi, de son épouse et de ses quatorze enfants, de sa maîtresse qu'il aime malgré sa culpabilité de grand catholique, et de son geste. Il n'y voyait pas de courage, juste du coeur. Des années plus tard, l'Etat d'Israël lui a octroyé le titre de Juste parmi les nations.
Le Consul, Salim Bachi, Gallimard