D’un seul coup le ciel bascule.
Je plonge sur eux en piqué.
Je les tiens dans mon viseur, il ne reste plus qu’à appuyer. J’ai vu ça dans les bandes-dessinées, Tanguy et Laverdure, objectif accroché, une silhouette dans mon collimateur.
On comprend si bien avec un dessin.
J’ai le doigt sur le détonateur.
Dans une seconde, je les réduirai en bouillie et en cendres et leurs cendres, je les atomiserai jusqu’à la dernière particule.
Dans une seconde, ils seront morts. Pas trop vite. Qu’ils brûlent d’abord. Qu’ils brûlent d’abord de l’intérieur, que leurs entrailles éparpillées fondent doucement dans le brasier que mes missiles auront allumé.
J’ai le doigt sur le détonateur. Objectif accroché. Dans une seconde, ils seront tous effacés, tous, autant qu’ils sont.
Tous, autant que nous sommes.
La seconde passe et mon doigt n’a pas bougé. Je tire sur le manche à balai. L’avion se cabre et se redresse. Dans la dernière case, il monte à la verticale, le nez pointé vers le soleil.
On comprend tout avec un dessin.