L'art est un élément clé dans la culture aborigène. Il est toujours lié à un territoire (itinéraire, site, grotte, point d'eau…) Les Aborigènes célèbrent, chantent, dansent, miment et peignent (ce que nous appelons « art » mais qui pour eux est d'abord spiritualité) pour actualiser l'esprit ancestral créateur du lieu et présentifier, réactiver cette énergie créatrice. En ce sens, célébrer, peindre ou chanter un territoire marque la propriété (au sens de responsabilité) d'un clan ou d'une personne.
La créativité aborigène est sollicitée lors d'évènements historiques perturbants. De nouveaux rituels, chants, danses, peintures, peuvent alors être communiqués par rêves aux vivants par les esprits ancestraux. Ces nouvelles formes d'expression artistique viennent alors rejoindre l'énorme réservoir d'inspiration que constitue le Temps du Rêve.
Presque toujours, l'art aborigène traditionnel se rapporte au Temps du Rêve mythologique, qui remonte à plusieurs siècles si ce n'est plusieurs milliers d'années, dans une sorte de continuité historique où le présent et le passé ne cessent de se conjuguer et se réinventer. Un rêve "ancestral" va ainsi se développer et s'étoffer de la mémoire des nouvelles générations et des évènements marquants comme indiqué plus haut. Plusieurs puristes modernes affirment que si une œuvre n'a pas un côté spirituel, alors ça n'est pas du « vrai » art aborigène.
La création de l’École de Warmun (Turkey Creek) dans le Kimberley est un magnifique exemple de cette capacité. Elle permit aux Aborigènes d'exorciser le souvenir des massacres impunis perpétrés sur eux par les éleveurs blancs du Kimberley.
Beaucoup de sites importants de peinture rupestre aborigène ont été progressivement désacralisés et détruits par l'arrivée des colons et des touristes d'aujourd'hui. Des dessins ont été détruits lors de travaux de construction, par l'érosion ou par les graffitis. Plusieurs sites maintenant nationaux doivent être surveillés par des gardes ou ont même été fermés définitivement au public.
Sculpture, gravure, dessins de sable
Coquillages gravés. Le plus souvent appelés Lonka-Lonkas, les larges coquillages en nacre sont gravés de motifs figuratifs ou abstraits. Ils peuvent suggérer dans certains cas, les itinéraires sacrés des hommes Tingaris au cœur du désert, les zigzags du tonnerre et de la pluie, le Rêve de la baleine Min-Nimb, les mouvements de l'eau, les effets des marées, des traces laissées sur le sable à basse eau ou la symbolique des mouvements d'un serpent sur le sol. L'usage du silex, puis des outils en métaux avec l'arrivée des Occidentaux sur le continent, a permis d'affiner les motifs portés sur la nacre. Ces objets, issus de la région du Kimberley près de la côte à Broome, furent exportés sur l'ensemble du continent au fil des échanges commerciaux et des pistes chantées. Les coquillages étaient portés au niveau du cou ou comme cache-sexe, l'ensemble ajusté sur le corps à l'aide d'une cordelette tressée en cheveux.
Représentations de Mimis : Les Mimis sont de petites créatures mythologiques. Ils sont si légers qu'ils ne sortent pas les jours de vent, sous peine de s'envoler comme des feuilles. Quand les hommes les approchent, ils s'enfuient dans les crevasses des rochers. S'il n'y en a pas, les rochers s'ouvrent et se referment derrière eux.
Colliers et bijoux.
Paniers tressés.
D'après Wikipédia