Un film de Daniel Auteuil (2013 - France) avec Raphaël Personnaz, Daniel Auteuil, Jean-Pierre Darroussin, Marie-Anne Chazel, Victoire Belezy
Un peu mieux que Fanny
L'histoire : César tient un café dans le port de Marseille, avec son fils Marius. Mais le jeune homme aspire à autre chose : partir sur l'un de ces bateaux qu'il voit constamment aller et venir sous ses yeux. Son amie d'enfance, Fanny, est amoureuse de lui. La réciproque est vraie mais Marius ne peut se résoudre à la demander en mariage car il cherche un embarquement. Le vieux Panisse, cinquante ans, veuf et riche, se propose comme futur époux de la jeune fille...
Mon avis : J'ai vu Fanny avant Marius alors qu'il s'agit de la suite de l'histoire, mais ça n'a guère d'importance.
J'ai retrouvé ici tout ce que j'ai détesté dans Fanny : des comédiens pas naturels, des décors artificiels, une mise en scène mollassonne, lente, mièvre, avec des gestes inappropriés ou exagérés par rapport aux situations. Mais le pompon, c'est quand même les acteurs, on aurait attendu plus de finesse dans le casting et la direction de la part de Daniel Auteuil. Choix improbable (le couple Fanny/Marius ne fonctionne pas), jeu très caricatural... ou au contraire transparent.
Auteuil est pataud, lourd, gauche, endormi. Ce n'est pas le César que je connais à travers les pièces et ses précédentes adaptations télé ou cinéma. La jeune Victoire n'arrête pas d'écarquiller les yeux et de chouiner, ce qui fait dégouliner son abondant maquillage : une faute de goût et un anachronisme, car je ne crois pas que les jeunes filles se mettaient du khôl dans les années 30... Entre autres. Personnaz ne colle pas au personnage. Dandy, éphèbe, avec son air d'ado et ses petites chemises cintrées, il n'a pas cette virilité, cette passion, qu'on attend d'un Méditerranéen ! J'aurais mieux vu un Delon jeune, regard perçant, air boudeur, menton volontaire et beauté du diable. Mais a-t-on ça en stock ? Le moule est-il cassé ? Ulliel, peut-être ?
Restent Darroussin et Chazel, parfaits, pour relever le niveau.
Marius est cependant mieux que Fanny, à cause du beau texte de Pagnol. Même s'il est un peu gâché par cette mise en scène brouillonne, on se régale quand même de quelques répliques savoureuses, plus nombreuses que dans Fanny (le film). Il faudrait que je relise les livres pour comparer les dialogues.
Je ne comprends pas : la plupart des critiques sont dithyrambiques. Moi je suis comme Marianne : "Daniel Auteuil est passé à côté des deux premiers volumes de la trilogie de Marcel Pagnol : accumulation de clichés, musique folklorique et accent forcé".
Le public aussi semble avoir aimé.
Et ben moi et mon époux (ceci pour vous dire que je ne suis pas seule de cet avis), c'est NON.