Roma (T1)

Publié le 08 janvier 2015 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Roma (T1) »

Une malédiction de toute éternité.

Scénario de Eric Adam, Didier Convard, Pierre Boisserie et Giles Chaillet, dessin de Régis Penet,

Public conseillé : Adultes / Grands adolescents, style : Aventure Historique,
Paru chez Glénat, le 7 janvier 2015, 64 pages couleurs, 14.95 euros
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Le concept

A l’origine, “Roma” est un projet de Gilles Chaillet (décédé en 2011). Spécialiste de l’antiquité, dessinateur de « Vasco », « Les Voyages d’Alix », “les boucliers de Mars” et de son grand oeuvre “Dans la Rome des Césars”, Chaillet s’est attelé à un projet pharaonique, une saga historique et mythologique.
Amoureux de la ville éternelle (Rome, bande d’ignare), il devait raconter son histoire des origines jusqu’à notre présent, voire notre futur (2034), à travers deux familles (les “Léo” et les “Aquilon”).
Le projet voit donc le jour sans son créateur originel. Trois scénaristes (Eric Adam, Pierre Boisserie et Didier Convard) et quatre dessinateurs annoncés pour les premiers albums (Régis Penet, Luca Erbetta, Annabel et Christian Gine) sont au travail pour assurer les 13 tomes attendus dans une parution rapprochée (deux albums par an).
La série, qui recherche un aval historique (voir le sticker “approuvé par Historia”) s’est assuré la caution de Bertrand Lançon, historien de l’Antiquité, qui se fend d’un gros cahier pédagogique très documenté en fin d’ouvrage.

L’histoire

1250 av. J.-C, la ville de Troie est assiégée par les Achéens (un peuple grecque). Le général troyen Léonidas et son ami, le grand prêtre Aquilon, font une sortie pour capturer le drapeau d’Achille. Malgré un combat acharné, la bravade se termine bien pour les deux hommes, accueillis en héros dès le retour dans la ville. Mais les héros du jour refusent les jeunes beautés qui leur sont offerts et vont se saouler pour oublier un lointain traumatisme commun…
Quelques jours plus tard, deux très jeunes et belles femmes étrangères (Thaïs et Athanéa) sortent du désert. Elles viennent de découvrir une statue d’une beauté phénoménale, dans un ancien temple de Demeter. La statue étrange, aux yeux bandés, doit être honorée dans le temple Palladium de Troie par des vierges. Quand les Troyens s’en vont récupérer la statue, il sont attaqués par les grecques, arrivés en nombre. Presque défaits, ils doivent leur survie aux pouvoirs magiques de la statue Palladienne, qui aveugle leurs ennemis…

Ce que j’en pense

Il faut bien un début à tout. Ce premier tome, qui mélange allègrement mythologie et histoire, nous raconte l’origine d’une Rome assez étonnante. Si le mythe de Romulus et Rémus est bien évoqué en fin d’album, c’est sur ses racines grecques (Troyennes pour être exact) que les auteurs mettent l’accent.
Après une mise en place un peu lente, le fil rouge (la malédiction du le Palladium) occupe les auteurs. Grande dramaturgie, actes héroïques (le cheval de Troie) et malédiction familiale se mélangent dans une geste épique, saupoudré de fantastique et de vraisemblance historique. Au final, le récit hésite entre l’histoire et la légende, malgré des références historiques solides.
En l’état, La série est difficile, voire impossible à juger. Ce démarrage un peu hésitant, ne me dit pas si l’ambition affichée prendra vraiment un sens dans les prochains épisodes. A suivre…

Le dessin

C’est Régis Penet, le dessinateur de “Fleurs carnivores”, “Koda”, et “Marie des loups” qui ouvre le bal. Son dessin très classique est de bon ton dans l’ambiance historique de l’album. Avec un trait net, il met en image des décors et des personnages très “sérieux” qui posent bien l’ambiance.
Son trait et ses compositions sont un peu rigides au début d’album, mais il trouve rapidement ses marques pour composer des cases dynamiques et lisibles.
Style trop sage (typés Glénat historique) ou manque d’inspiration, le résultat est plaisant, sans être époustouflant. Régis semble n’être vraiment à son aise que dans les scènes héroïques (le cheval de Troie, par exemple).

Pour résumer

Glénat démarre l’année avec un Blockbuster bédéphyle à 40 mains (au moins). D’après un concept original de Gilles Chaillet, la série “Roma” démarre avec une ambition pharaonique : raconter la ville éternelle (Rome), des origines jusqu’au futur.
Ce premier acte (sur 13) prend sa source dans la mythologie et l’histoire grecque. Mélange entre geste épique et références historiques, c’est un préalable un peu mou, qui saura trouver ses adeptes chez les amateurs des séries historiques.