Ma lecture, ces jours-ci, est le livre de Lydie Salvayre, Pas Pleurer. L'auteure y croise les souvenirs de sa mère, espagnole en 1936, et le livre de Georges Bernanos, Les grands cimetières sous la lune.
Le 7 janvier 2015, j'en suis aux pages 212-213.
Georges Bernanos a quitté Palma. "Il avait entendu hurler cent fois VIVE LA MORT. (...) Il avait entendu Untel lui avouer les yeux pleins de larmes : C'est trop, je n'en puis plus, voilà ce qu'ils viennent de commettre, et de décrire un meurtre effroyable. (...) Il avait vu d'honnêtes gens se convertir à la haine, d'honnêtes gens à qui l'occasion était offerte enfin de s'estimer supérieurs à d'autres, leurs égaux en misère. Et il avait écrit cette phrase qui pourrait avoir été écrite ce matin même tant elle s'applque à notre présent, Je crois que le suprême service que je puisse rendre à ces derniers (les honnêtes gens) serait précisément de les mettre en garde contre les imbéciles ou les canailles qui exploitent aujourd'hui, avec cynisme, leur grande peur."