Jamais 2 sans 3

Et voilà, avec un petit mois d’avance, ma petite princesse est née. Mon troisième enfant après mes jumeaux.

La grossesse ne fut qu’un long calvaire de 8 mois. Un stress permanent. J’ai essayé malgré tout d’en profiter comme je le pouvais, en essayant de me dire que mes jumeaux veillaient sur leur mère, leur sœur et leur père. Et que Dieu veillait également sur la vie que portait la femme de ma vie.

Mais pas facile de se dire que tout ira bien quand, du jour au lendemain, on passe d’un futur papa de jumeaux à père de jumeaux nés trop tôt et partis trop vite. J’ai donc appris à mes dépends que tout peut basculer d’une seconde à l’autre. Ce qui m’a tenu éveillé, en plus du deuil périnatal, chaque nuit. Je suis donc crevé avant même les nuits d’allaitement…

Bref, nous avons attendu 6 mois de grossesse résolus pour préparer l’arrivée de ce bébé et avons donc dû mettre les bouchées doubles en prévision d’un accouchement que l’on craignait prématuré. On est un couple de compétiteurs, on aime le challenge! Mais que ce fut laborieux: entre le travail et les devoirs conjugaux, comprenez le ménage & co vu que ma femme était alitée. C’est dingue ce qu’il y a à faire dans un appartement d’ailleurs! Vivement que re-partage les taches ménagères! Parce qu’en plus de gagner la croûte de toute a famille + le chat, il a fallu que je cours aux 4 coins de Paris pour recuperer plein de trucs indispensables via leboncoin.

Bien nous en a pris toutefois car faire en 1 mois et demi ce que nous aurions dû faire en 7 mois est honorable.

Quoique nous n’étions pas si en avance que cela. Le matin même, j’étais encore avec le cousin en train de préparer la chambre: bâchage et scotchage des murs en prévision de la peinture « boutons de rose », du rose quoi!

Pendant ce temps, ma femme calculait la durée de chaque contraction et la durée entre chacune d’elles. On est pas des stressés dans la famille

Après le première couche de peinture, on a quand même fini par partir aux urgences. A l’arrivée, avec une superbe note de 9/10, nous gagnons le droit de passer directement en salle d’accouchement!! On est des stars ou on ne l’est pas…

Pendant tout ce temps, je ne montre rien mais je panique grave. Entre les groupes de parole de parents endeuillés et un de mes amis qui a connu un accouchement dramatique pour son fils maintenant victime de graves lésions cérébrales, je vis dans un environnement anxiogène. Cela n’aide pas à atteindre la plennissime sérénité. En bon mâle alpha, je ne montre rien. Heureusement que j’ai pris des Dinosorus pour tenir le coup. Je m’avale discrètement un sachet avant de tomber en hypoglycémie.

Ma femme a quand même le droit à une péridurale. Vu le stade d’avancé et la douleur déjà présente, le gars en profite pour atteindre le rachis direct pour essayer de soulager un peu la douleur. Il est tout fier de lui, il se sent le héros du jour. Il est vrai qu’il est intervenu très vite et plutôt bien. Mais il faisait beaucoup moins le paon 30mn après quand ma femme avait de telles douleurs qu’il en a même douté du succès de sa péridurale. Il en était presque vexé! C’était le moment éphémère de détente. Mais vraiment éphémère…

A peine plus de 2h après notre arrivée, notre princesse est là. Tout s’est passé si vite, si bien. Elle n’est que très peu marquée par l’accouchement et a déjà un visage angélique, celui de sa maman.

Ma princesse a crié avant même d’être complètement sortie. Ça promet…

Les sages-femmes ont considéré qu’elle était déjà bien tonique. C’est bien, ce sera une bonne triathlète. Je l’ai même encouragé à ne pas se laisser faire lorsque la sage-femme lui mettait des tuyaux partout dans le nez, la bouche, l’estomac, etc. Ce que la sage-femme n’a que modérément apprécié. M’en fous, personne n’embête ma fille!

Au même moment, à la maison, le chat dort ses 18h de sommeil quotidiennes:

et mon cousin et mes cousines avaient non seulement monté un meuble salle de bain, mais aussi passé la seconde couche de peinture, descendu le sapin, vidées les poubelles, fait la vaisselle…

On aurait voulu me faire auprès qu’on aurait pas fait mieux!  Sympa quand même la famille. Je retiens l’idée. A la prochaine occasion j’organise une journée bricolage avec la famille et avec ma femme on se casse ni vu ni connu pendant qu’ils bossent. Le tout avec des placards vides de fin de mois. On a la classe ou on ne l’a pas…

Passée cette journée incroyable, je suis rentré chez moi le soir. Aucune place pour les papas à la maternité… A quand l’égalité des sexes??

Du coup, pour me venger, je mange double McDo et double Burger King. De toute façon avant que je fasse une perf’, ce n’est pas demain la veille. Déjà que bien entraîné ça ne se voit pas que je suis affuté, alors avec cette nouvelle paternité, je vais revenir à mon poids de formeS, 95kg.

Le dimanche était le premier vrai jour avec ma princesse. Beaucoup de stress, de questions, la peur de faire mal, la peur que quelque chose arrive.

Impossible de dire de qui elle tient physiquement. Toutefois: elle mange bien, donc elle tient indéniablement de moi (et selon Man, elle a des grosses joues et me ressemble donc). Elle est la plus belle: elle tient donc sans hésiter de ma femme. Elle est calme: elle tient sans l’ombre d’un doute de ma femme. Elle pète pas mal: elle tient de ses deux parents… Elle ne se laisse pas faire et a déjà, visiblement, l’esprit de contradiction: je dois avouer qu’elle tient donc de moi. Mais peu importe, c’est notre enfant, notre troisième, notre princesse, notre bébé.

Il me reste encore tellement de choses à apprendre. Première leçon urgente: apprendre à mettre correctement une couche. On verra le reste après…