Carton plein pour Arianespace, le CNES va participer ŕ la construction d'un satellite chargé d'analyser les réserves d'eau douce sur la Terre.
Ils ont ouvert la traditionnelle session des vœux pour 2015. Le CNES et Arianespace auraient d'ailleurs presque pu faire une seule et męme cérémonie tant leurs sujets sont proches mais la loi Macron ne s'applique pas encore ŕ l'espace !
Voyons donc le bilan présenté par Arianespace avec d'abord ce chiffre impressionnant :
l'an dernier les lanceurs européens ont placé en orbite 77,1 tonnes soit le poids de 23 satellites et passé le cap des 500 satellites depuis sa création. 11 lancements ont été réalisés depuis Kourou l'an passé. En ce qui concerne Ariane 5 il y a eu 6 lancements, ce qui fait 63 lancements réussis d'affilée depuis 12 ans que le programme existe. N'en jetons plus...Arianespace occupe
plusieurs pages dans le Guiness des records.
L'année qui commence est pleine de promesses. L'objectif opérationnel est de réussir au moins 11 lancements et de faire mieux si possible, Ť si les satellites sont au rendez-vous ť explique malicieusement Stéphane Israël, le nouveau PDG. C'est un peu le monde ŕ l'envers.
Il n'y a pas si longtemps, les satellites devaient attendre que les lanceurs soient construits, maintenant c'est l'inverse ! Le carnet de commandes est plein pour 3 ans.
Arianespace a remporté 9 contrats sur les 18 ouverts sur le marché commercial des satellites géostationnaires. Ainsi la société européenne s'octroie 50% du marché commercial. C'est d'autant plus remarquable que la société n'a pas concouru dans certains appels d'offre faute de disponibilités dans son manifeste. Les ingénieurs ont appris une nouvelle discipline, la réactivité car il faut savoir jongler avec les dates des uns et des autres.
La conférence ministérielle de l'ESA au Luxembourg au mois de décembre dernier a porté sur les fonds baptismaux Ariane 6 dont le premier vol est prévu dčs 2020. L'accčs de l'Europe ŕ l'espace est donc garanti pour bien longtemps.
Un petit bémol cependant dans cette avalanche de compliments mérités : si le chiffre d'affaires a dépassé l'an dernier la somme d'1,367 milliards d'euros. Les états européens vont devoir encore verser cette année au titre Ť de soutien d'exploitation ť la somme de 105 millions d'euros, ce qui montre la nécessité absolue de baisser les coűts de lancement mais la co-entreprise Airbus Group et Safran s'en occupe et elle sait faire.
Quant au CNES, il s'en tire bien et garde un budget stable de 30 euros par habitant et par an. Il s'agit lŕ du 2eme budget du monde loin toutefois derričre les États-Unis (45 euros) mais loin devant l'Allemagne (15 euros).
Jean-Yves Le Gall, le nouveau directeur général, tient beaucoup ŕ l'adhésion du grand public aux projets du CNES. Il a conclu : Ť le CNES va placer le climat au centre de notre politique spatiale ť.
Une façon de participer ŕ la grande conférence sur le climat qui doit se tenir en décembre prochain ŕ Paris.
De tous les projets présentés par le CNES, j'ai retenu la mise en œuvre du programme SWOT(surface water and ocean topography). Alors que l'on commence ŕ bien connaître la vie des océans, on s'aperçoit qu'on sait peu de choses sur l'eau douce qui coule sur terre. Il s'agit d'un contrat franco-américain signé entre le CNES et la NASA en présence de Genevičve Fioraso, la secrétaire d'Etat ŕ l'enseignement supérieur et ŕ la recherche qui s'implique énormément dans le spatial. Si tout va bien, la livraison du satellite SWOT est prévue pour 2020 avec un lancement dans la foulée. Ce sera une autre approche du dossier climat.
Enfin la nouvelle qui nous remplit d'aise : Philae va se réveiller en mars prochain et connaître une nouvelle et forte activité en aoűt. Les magiciens du CNES ŕ Toulouse ont semble-t-il trouvé le moyen de réactiver le petit module posé en catastrophe sur la comčte , ?? impossible de
retrouver son nom !!! Repose toi bien PHILAE et tu vas encore nous faire ręver !
Gérard JOUANY - AeroMorning