Un blessé évacué après l'attaque I ©APTOPIX France Newspaper Attack
Douze personnes, dont deux policiers, ont été tuées et quatre autres grièvement blessées lors de l'attaque des locaux de Charlie Hebdo, à Paris. Une attaque bien préparée.En conférence de presse, le procureur de Paris, François Molins, a confirmé le bilan tragique qui endeuille le pays : 12 morts, 11 blessés dont 4 graves. Les assaillants sont entrés dans la salle de rédaction du journal Charlie Hebdo, faisant feu en criant "Allahou Akbar", a confirmé le procureur. Les agresseurs, au nombre de trois selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, ont donné l'image d'un commando entraîné militairement qui avait préparé son opération, l'hebdomadaire faisant l'objet d'une protection policière depuis de nombreux mois. "C'était très étudié, il y a eu clairement une opération de renseignement", a déclaré Anne Giudicelli, consultante et fondatrice de Terr(o)risc auprès de Reuters. "Ils ont trouvé une faille dans le dispositif de protection et ont choisi un mode opératoire garantissant le succès de leur opération".
Pour Alain Rodier, spécialiste du terrorisme, la piste islamiste ne fait aucun doute, même si l'on ignore la mouvance. "Il semble vraiment que c'est un groupe qui avait préparé son affaire", a-t'il déclaré sur iTélé. Soulignant que les deux hommes qui sont entrés dans l'immeuble, le rôle d'un troisième cité par les autorités restant peu clair à cette heure, portaient des cagoules pour ne pas être identifiés. Le constat tombe comme un couperet : "Ce n'est pas un attentat suicide, ce sont des gens qui souhaitent renouveler leur action". Selon le procureur de Paris, une première personne a été tuée à l'accueil du journal, dix autres dans la salle de rédaction -dont le policier en charge de la protection de Charb- et un second policier durant la fuite des terroristes.
Sur des vidéos filmées par des témoins, les deux hommes armés, l'un d'un fusil à pompe, l'autre d'une kalachnikov, font preuve d'un grand sang-froid. "Ce sont vraiment des tueurs aguerris", a dit René-Georges Querry, ancien chef de l'unité de coordination de la lutte antiterroriste, sur BFMTV. Ils criblent ainsi de balles la voiture d'une patrouille de police puis, lorsque l'un des agents parvient à s'extraire du véhicule, l'achève à terre froidement d'une balle dans la tête. Pour Anne Giudicelli, il y avait une "faille" au niveau de la protection de Charlie Hebdo ou des services de renseignement, ce qui devrait amener le gouvernement à engager une réflexion sur son dispositif sécuritaire. "Il y a aussi un risque d'émulation, parce cette opération est réussie, parce qu'elle a une résonance importante".FG