Si cet après-midi les mots me manquaient, il s’en présente désormais un à mon esprit. C’est à ce genre de situations qu’appartient le mot « grave ». Entre le galvaudage linguistique et une trop grande exposition régulière à des images violentes, il ne faudrait pas faire la bêtise de croire que nous ne saurions plus revenir à l’essence des mots, si nécessaire, pour exprimer l’essence humaine même. Grave reprend aujourd’hui ses lettres de noblesse. En effet, c’est grave ce qu’il s’est passé. Grave permet d’identifier ce sentiment qui, bien qu’aigu, ne voulait pas dire son nom plus tôt. Ce qui rappelle un autre mot, le second, celui pour lequel ils sont morts : liberté. La leur, la mienne, la vôtre.
Soutien à Charlie Hebdo et à leurs familles.