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Magazine Médias
Je ne parle jamais de mon travail sur ce blog mais ce soir, ce n’est pas en tant que blogueuse mais bien en tant que journaliste que je m’exprime.
Ce matin, j’ai été travaillé avec le cœur gros. Dans notre rédaction, tous les visages étaient marqués.
J’avais le cœur gros pour la profession, pour la Liberté d’expression, pour l’Humanité… Mais au delà de l’acte terroriste, je suis absolument écœurée d’entendre certains dire » Ils l’ont bien chercher… » Tant que ceux là ne comprendront pas certains fondements de la République, que les journalistes sont là pour œuvrer pour le droit du public à connaitre la vérité, pour la liberté d’information, de commentaire mais aussi de critique et ce sans subir de pression…
Il n’y a pas de mots assez forts pour exprimer ce que nous ressentons aujourd’hui mais tant que ceux là ne comprendront pas, il faudra continuer à écrire, à dire. Sans peur.
Nous sommes tous Charlie ce soir… Et comme Robert Badinter l’a dit, il ne faudra pas tomber dans le piège tendu.
«Enfin, pensons aussi en cette heure d’épreuve au piège politique que nous tendent les terroristes. Ceux qui crient « allahou akbar » au moment de tuer d’autres hommes, ceux-là trahissent par fanatisme l’idéal religieux dont ils se réclament. Ils espèrent aussi que la colère et l’indignation qui emportent la nation trouvera chez certains son expression dans un rejet et une hostilité à l’égard de tous les musulmans de France. Ainsi se creuserait le fossé qu’ils rêvent d’ouvrir entre les musulmans et les autres citoyens. Allumer la haine entre les Français, susciter par le crime la violence intercommunautaire, voilà leur dessein, au-delà de la pulsion de mort qui entraîne ces fanatiques qui tuent en invoquant Dieu. Refusons ce qui serait leur victoire. Et gardons-nous des amalgames injustes et des passions fratricides.» Robert Badinter