-T’as déjà fait un cross ?
-Oui, quand j’étais au collège
-Moi, c’est quand j’étais étudiante, il y a quinze ans
Ce sera comme une première donc. Quand t’es dans un club d’athlé, la saison des cross, tu ne peux pas vraiment y échapper. Ou alors, t’es pas « une vraie de vraie ». Alors tu t’inscris pour ce 5,7 km dans le bois de Cergy (Val d’Oise) et tu espères qu’il n’y aura pas trop de boue ou de neige (en même temps, pas trop de risques en région parisienne…).
T’as prévu les pointes quand même (12 mm) parce que le coach, il a dit que c’était obligatoire. C’est la première fois que tu en mets et tu croises les doigts pour ne pas avoir mal aux pieds. T’es entre copines pour te donner du courage et tu revêts pour la première fois le maillot du club (enfin !).
Ensuite tu t’échauffes avec les autres nanas. Pas de dilettante. T’as l’impression qu’elles portent leur maillot depuis bien plus longtemps que toi ; qu’elles courent en compet’ tous les week-ends et qu’elles ne sont pas là pour rigoler. Toi, avec tes 13 km/heure, t’en mènes pas large.
Sur la ligne de départ, elles sont toutes en position. T’es un peu derrière et tu ne sais pas si ça partira vite. Au top départ, elles partent comme une balle. On dirait un 100 ou un 200 mètres. Impossible de suivre. Tu cours à ton rythme. Les premières bosses arrivent. Tu penses à ton coach qui t’a dit de raccourcir la foulée et de monter en cadence. Tu t’en sors pas mal mais tu haïs la dernière côte que tu n’avais pas reconnue. Et dire qu’il faudra la grimper à deux reprises.
Tu finis en 25’26’’. Tu visais 25’. T’es contente mais y en a vingt devant toi. Le cross, c’est pas pour les mauviettes. T’as envie d’en refaire un, là, tout de suite. Ca tombe bien, le prochain, c’est début janvier.
Sylvie Marchal