Le livre :
Le créateur de Gudrún Eva Mínervudóttir aux éditions Autrement, 373 pages, 20 € 00.
Pourquoi cette lecture :
C'est un partenariat avec les éditions Autrement, choisit dans leur riche catalogue. J'apprécie souvent leur ligne éditoriale différente et qui laisse la place à des auteurs peu connus sous nos latitudes.
Le pitch :
Dans le coin le plus éloigné de la porte pendaient des corps humains sans tête, ou plutôt des corps de femmes, les jambes écartées par un bâton. Il y en avait quatre, exactement pareilles." Des cheveux d'un noir de jais, des lèvres rosées légèrement entrouvertes, de longs cils recourbés, un corps parfait. Elle est sublime, tout simplement. Et elle a disparu. Pour Sveinn, son créateur, aucun doute possible : la coupable est Loa, cette étrange bonne femme surgie de nulle part qui a échoué chez lui après une panne de voiture, complètement déboussolée.
Mais pourquoi diable une mère de famille au bord de la crise de nerf voudrait-elle s'encombrer d'un tel fardeau ? Furieux et désemparé, Sveinn part à la recherche de sa belle brune en silicone... et peut-être aussi de lui-même.
Ce que j'en pense :
Les premières lignes vous hérissent les cheveux sur la tête.
Ensuite, vous essayez de comprendre à demi-mot où vous êtes et avec qui.
Puis, vous rentrer dans l'intrigue, par une petite porte.
Les personnages de ce roman restent des êtres un peu à part. Certes, nous sommes toutes et tous uniques, avec plus ou moins de qualités, de défauts, de névroses, mais, on a l'impression d'avoir touché le gros lot. Peut-être est-ce lié à l'écriture de l'auteur, sa façon de nous présenter les personnes, les faits, les lieux mêmes.
J'avoue que ce texte m'a fait une impression étrange. J'avais envie d'aller au bout du récit, mais en même temps, je ne voulais pas continuer car je ressentais comme un mal-être. Ambivalence totale.
C'était sans doute parce que chaque personnage dégageait une telle solitude, une détresse, un manque... Un peu à l'image du monde actuel. On est relié à la terre entière via les réseaux du téléphone, par Internet etc... Mais au fond on est assez seul avec nos soucis, nos problèmes. On ne parle pas, pas vraiment car on se replie sur soi. On a peur de l'autre. Des quiproquos en résultent, des incompréhensions.
Heureusement, tout n'est pas écrit d'avance et on peut infléchir le cours des événements avec quelques actions maladroites, paroles bancales...
Roman résolument déroutant à qui il faut laisser sa chance.
Et s'il fallait mettre une note : 12 / 20