Premier long-métrage pour Frédéric Tellier, L'Affaire SK1 retrace la longue enquête qui a permis d'arrêter le tueur en série Guy Georges. Si le film est très bien documenté, on pourra lui reprocher de ne pas approfondir certains éléments du scénario, d'être dépourvu d'émotion, et son interprétation très inégale.
Nul doute que L'Affaire SK1 saura captiver les amateurs de thrillers, d'autant que pour son premier long-métrage le réalisateur/compositeur Frédéric Tellier semble s'être totalement investi. Faisant preuve d'un réel effort pour relater les faits de la manière la plus exacte possible, le film s'avère très bien documenté et retranscrit assez correctement l'époque à laquelle l'histoire a eu lieu. Retraçant la longue enquête qui a permis à la Brigade Criminelle du 36 Quai des Orfèvres d'arrêter le tueur en série Guy Georges, L'Affaire SK1 s'apparente à une oeuvre « choc », saisissante dans la reconstitution de cette sordide traque. Certaines scènes sont très éprouvantes et risquent de marquer les spectateurs. D'un point de vue purement technique, ce thriller fait ainsi son petit effet, d'autant que la mise en scène est relativement efficace pour instaurer une atmosphère lourde, soulignée également par une photo très appropriée. On pourra en revanche reprocher au film de Frédéric Tellier son montage bourré d'ellipses, qui n'aide pas à ressentir l'urgence de certaines situations (les séquences s'enchaînent pour illustrer les étapes marquantes de l'enquête, mais il n'y a pas vraiment de liant). Certains éléments auraient pu être approfondis, notamment tout ce qui concerne l'intimité du jeune inspecteur, dont la vie privée est évoquée le temps de quelques scènes sans réel intérêt.
De fait, le métrage se trouve dépourvu d'émotion, puisque les personnages n'ont qu'un rôle de fonction pour faire avancer l'intrigue. Autant regarder un documentaire, du coup. Il est vrai que le film n'est pas aidé par une interprétation très inégale, certains acteurs n'étant absolument pas crédibles. Il n'en est heureusement rien pour les principaux, plutôt convaincants. Raphaël Personnaz interprétant Franck
Magne n'est pas forcément aidé par un personnage bien écrit, il n'en reste pas moins bon et arrive à tenir tête au terrifiant Guy Georges que compose Adama Niane, notamment dans une scène d'interrogatoire vraiment impressionnante.Beaucoup de maladresses et de défauts au final pour un film qui demeure malgré tout captivant, et qui satisfera sans doute les plus exigeants par la rigueur dont fait preuve le réalisateur.
Titre original
L'Affaire SK1
Mise en scène
Frédéric Tellier
Date de sortie
07/01/15 avec SND
Scénario
Frédéric Tellier, David Oelhoffen & Patricia Tourancheau
Distribution
Raphaël Personnaz, Nathalie Baye, Olivier Gourmet & Thierry Neuvic
Photographie
Matias Boucard
Musique
Christophe La Pinta & Frédéric Tellier
Support & durée
2.35 : 1 / 120 minutes
Synopsis : Paris, 1991. Franck Magne, un jeune inspecteur fait ses premiers pas à la Police Judiciaire, 36 quai des Orfèvres, Brigade Criminelle. Sa première enquête porte sur l’assassinat d’une jeune fille. Son travail l’amène à étudier des dossiers similaires qu’il est le seul à connecter ensemble. Il est vite confronté à la réalité du travail d’enquêteur : le manque de moyens, les longs horaires, la bureaucratie… Pendant 8 ans, obsédé par cette enquête, il traquera ce tueur en série auquel personne ne croit. Au fil d’une décennie, les victimes se multiplient. Les pistes se brouillent. Les meurtres sauvages se rapprochent. Franck Magne traque le monstre qui se dessine pour le stopper. Le policier de la Brigade Criminelle devient l’architecte de l’enquête la plus complexe et la plus vaste qu’ait jamais connu la police judiciaire française. Il va croiser la route de Frédérique Pons, une avocate passionnée, décidée à comprendre le destin de l’homme qui se cache derrière cet assassin sans pitié. Une plongée au cœur de 10 ans d’enquête, au milieu de policiers opiniâtres, de juges déterminés, de policiers scientifiques consciencieux, d’avocats ardents qui, tous, resteront marqués par cette affaire devenue retentissante : « l’affaire Guy Georges, le tueur de l’est parisien ».