Il s'agit certes d'un investissement privé mais il y a donc tromperie de l'opinion sur son objet.
En ce qui concerne le volet architectural, qui a vu la destruction de bâtiments de plusieurs centaines d'années, ne l'oublions pas, l'hypocrisie est, là aussi, totale. Les Delanoistes ont fait voter un plan local d'urbanisme qui prévoit que les façades des immeubles doivent respecter une certaine homogénéité esthétique rue de Rivoli, ce que le projet d'Arnault ne fait évidemment pas.
Quel que soit son mérite réel ou supposé, il s'agit d'une rupture radicale avec les façades majoritairement haussmanniennes alentours. N'importe qui aurait donc vu son permis refusé. Mais, puisqu'il s'agit de l'homme le plus puissant et riche de France, qui a ses entrées à la mairie et dans les ministères, toutes les autorisations furent obtenues. C'est un peu la même histoire que pour la fondation LVMH du bois de Boulogne où un immeuble isolé de cinquante mètres de haut, sans aucune osmose avec Paris quelle que soient ses qualités propres, a été planté au milieu d'un espace vert insigne et théoriquement protégé. Bref, au jardin d'acclimatation comme rue de Rivoli règnent le piston et le favoritisme.
Une fois n'est pas coutume, les juges ont fait prévaloir une règle qui doit s'appliquer à chacun, y compris aux milliardaires. Quelle faute de goût !
Mais, tout comme la fondation LVMH aurait été mieux à sa place sur le site de Clichy Batignolles plutôt qu'à une adresse qui satisfait Arnault pour de pures questions de prestige, ce dernier aurait tout aussi bien pu respecter l'ordonnancement de la rue de Rivoli ou implanter son hôtel ailleurs.
L'innovation architecturale et le développement économique : oui ! les prébendes et la loi du plus fort : non !