5 faits incongrus sur les Indiens de Guyane Française

Publié le 07 janvier 2015 par Jebeurrematartine @jbmtleblog

Pilima par Audrey Butt-Colson, 1963


Parce que l’anecdotique marque les esprits et s’avère parfois révélateur de tout un mode de vie, voici cinq faits incongrus relevés lors de recherches menées sur les populations Wayana et Wayampi, des tribus amérindiennes installées au sud de la Guyane Française. De quoi se rendre compte également que cet « autre » est loin d’être si différent de nous.

  1. Ce soir je serai la plus belle

Peigne n°71.1890.93.156 © Musée du quai Branly

Les Wayana aiment à porter un peigne et un petit miroir autour du cou, de manière à pouvoir « se peigner et se contempler à [leur] aise, à toute heure de la journée »1. Néanmoins, ces attributs étant également portés lors de grandes cérémonies, on peut supposer qu’ils possèdent une valeur symbolique ou d’apparat, en plus d’un simple aspect pratique. Auparavant en bois, les peignes utilisés par les hommes sont désormais en bois, comme le montre la photo de Pilima ci-dessus.

  1. A la pêche aux moules

Epuisette n°71.1890.93.27 © Musée du quai Branly

Si la pêche se fait majoritairement au harpon chez les Indiens de Guyane, les femmes et filles utilisent souvent des épuisettes (originellement faites en vannerie) pour attraper les plus petits poissons.2

  1. Tout ce qui brille

Pendentif (détail) n°71.1890.93.334 © Musée du quai Branly

Pourquoi ne pas profiter des merveilles de la nature ? Vous vous êtes tous déjà extasiés devant les miroitements métalliques de la carapace d’un scarabée : les Indiens, eux, récupèrent ces élytres pour en faire des pendentifs chatoyants qu’ils accrochent à des parures majestueuses, scintillant d’autant plus lorsqu’ils sont mis en mouvement.

  1. Le petit dernier de la famille

Couronne n° 71.1890.93.319 © Musée du quai Branly

Les peuples d’Amazonie sont célèbres pour leurs fantastiques parures de plumes, extravagantes de couleurs et d’ingéniosité technique. Pour obtenir ces plumes, les Wayana peuvent soit tuer l’oiseau, soit le capturer et en faire une sorte d’animal de compagnie. « On lui arrache ses rectrices et ses rémiges, on lui rogne aussi le bout des ailes, on le panse, le console, le nourrit, et il devient tout simplement un membre de la maisonnée. Il peut ainsi rester plusieurs années à déambuler dans le village, d’abord en se dandinant sur ses courtes pattes torves comme un canard triste, puis en voletant, lorsque ses plumes repoussent. »3

  1. Dieu est un fumeur de havanes

Paquet de cigares n°71.1890.93.227 © Musée du quai Branly

Le tabac pousse très bien dans les terres de Guyane, et les Indiens ont depuis longtemps l’habitude de fumer des cigares ; chez les Wayampi, ils sont faits de tabac séché et roulé dans des lamelles d’écorce. On fume pour se détendre, mais aussi pour se soigner ou rentrer dans un état second, plus proche du sacré.

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1 : Chez nos Indiens, Henri Coudreau, p. 135

: Indiens de Guyane : Wayana et Wayampi de la forêt, Pierre et Françoise Grenand, p. 94

3 : Plumes amérindiennes : Guyane, don Dr Marcel Heckenroth, François Grenand, p. 79


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